1. Le docteur de la loi : « Seigneur et Maître, ce n’est qu’à présent que je comprends clairement cette question de la mort : cependant, je voudrais bien que Tu m’expliques encore deux points qui, il est vrai, ne concernent pas directement l’acte de la mort, mais lui sont accessoires.
Car, lorsque nous répandrons Ta doctrine chez les païens, il se pourrait bien que l’on nous questionne là-dessus, et, si Tu ne nous as donné aucun enseignement, nous serons évidemment bien en peine de répondre.
2. Voici ces deux points : pourquoi faut-il que le corps de l’homme pourrisse et retourne au néant avec cette lenteur ?
Il serait pourtant en Ton pouvoir de le dissoudre en un instant pour le transformer en autre chose : car cette pourriture et cette lente disparition du corps défunt font sur tout homme une pénible impression, et la décomposition d’un grand nombre de cadavres empeste l’air et a une influence fâcheuse sur la santé des vivants.
Si, dès la mort consommée, un cadavre disparaissait par exemple comme un flocon de neige au soleil, tout d’abord, ce serait pour l’homme d’une plus grande dignité,
et ensuite, les hommes n’auraient plus à craindre les émanations pestilentielles pendant la lente décomposition, et s’épargneraient aussi les frais souvent considérables de l’enterrement et cet effort pitoyable. – Ce serait donc là le premier point sur lequel j’aimerais être éclairé.
3. Quant au second, le voici lorsqu’elle sera séparée du corps, l’âme pourra-t-elle encore, si elle le désire, jeter un regard en arrière sur cette terre, voir comment elle change et ce qu’y font les hommes ? – Voilà sur quoi j’aimerais encore, Seigneur et Maître, entendre quelques mots de Ta bouche. »
4. Je dis : « En ce qui concerne le premier point, ami, il est établi une fois pour toutes dans Mon ordonnance que, pour de multiples raisons assurément fort sages, un cadavre ne peut se décomposer et se transformer que lentement.
Mais, lorsqu’un homme aura vécu selon Mon ordonnance, son corps mort se transformera toujours plus rapidement et, lors de cette décomposition, ne dégagera aucune émanation pestilentielle.
Ce n’est que lorsque, par ses péchés un homme a accumulé dans son corps de nombreux esprits impurs qui sont ensuite libérés par l’acte de décomposition, que se développe cette puanteur pestilentielle qui peut avoir une influence néfaste sur la santé des autres hommes si le cadavre demeure trop longtemps à l’air libre : mais, même dans ce cas, il faut plus de deux jours pour que se produise une exhalaison perceptible.
5. Or, si Je permettais qu’un cadavre rempli d’esprits impurs se dissolve soudainement, les esprits impurs ainsi libérés en grande quantité se précipiteraient à la vitesse de l’éclair sur les corps des hommes les plus proches et leur feraient le plus grand mal, voire en tueraient certains.
6. Une lente décomposition, au contraire, permet aux esprits impurs de se transformer en d’innombrables vers petits ou grands, qui dévorent le cadavre et finissent par se dévorer entre eux, puis pourrissent eux-mêmes
et, sous forme d’une humidité déjà un peu plus limpide, montent vers la surface de la terre où ils entrent dans toutes sortes de plantes, puis de là dans des vers et des insectes plus purs.
C’est là ce que veulent Ma sagesse et Mon ordonnance, et Je t’ai dit ainsi sur cette question tout ce que les hommes ont besoin de savoir ; l’esprit t’en apprendra davantage quand le besoin s’en fera sentir.
7. Quant à ta seconde question, il va de soi que, comme Je vous l’ai déjà montré au mont des Oliviers, les âmes parfaites pourront voir et observer en tous sens non seulement cette terre, mais toute la Création, et les hommes qui vivent sur les différentes planètes,
ainsi que les autres créatures, leur seront même confiés pour quelles les conduisent et les guident. Il est donc tout à fait évident que les âmes accomplies peuvent et doivent voir également les créations matérielles.
8. Mais les âmes imparfaites, mauvaises et ignorantes ne le pourront pas ; cela ne serait pas bon, parce que, dans leur méchanceté et leur désir de vengeance, elles ne manqueraient pas de faire du mal à la Terre et à toutes ses créatures.
Certes, elles séjournent dans les parties basses de la Terre et dans beaucoup de ses cavités et grottes : mais elles ne voient pas le lieu qu’elles possèdent, mais seulement les images instables et inconsistantes que leur présente leur imagination.
Ce n’est que par moments qu’il est permis à l’un ou l’autre de ces défunts de prendre conscience du lieu matériel qu’il habite.
Dans cet état, il sait également ce que fait et comment se porte tel ou tel de ses parents, ou même toute autre personne, ainsi que bien d’autres choses – mais cela ne dure que quelques instants, après quoi il retourne au néant de son lieu imaginaire, où il retrouve ses pareils.
Car, chez les âmes imparfaites et mauvaises, les semblables s’assemblent aussi : mais, bien sûr, ce ne sont pas de bonnes unions, car seuls se rassemblent dans ces dernières les esprits bienheureux. Quant au reste, Je vous l’ai déjà expliqué et montré au mont des Oliviers, aussi en avons-nous terminé avec cette question. – Avez-vous bien compris ? »
9. Tous répondirent, le docteur de la loi avec eux : « Oui, Seigneur et Maître : mais que Ta grâce et Ta miséricorde ne nous abandonnent pas,
afin que nous n’entrions jamais dans ces unions d’âmes mauvaises, et sois indulgent envers les faiblesses qui sont encore en nous. À Toi seul toute louange et toute gloire !» GEJ8 CH83 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)
