1. Je dis au prêtre païen : « Dans les propos que tu M’as adressés, tu as remarqué, non sans quelque raison, que certaines divinités n’étaient nées que de l’imagination d’hommes désireux de régner sur leurs frères, qu’ils faisaient travailler et se battre pour eux afin qu’ils puissent eux-mêmes faire bombance et se divertir.
2. Mais il n’en était pas ainsi au commencement de l’humanité sur cette terre ! Tous les hommes connaissaient l’unique vrai Dieu, qui les instruisait par milliers, les guidait et les protégeait.
Chaque homme comprenait très clairement qu’il ne devait pas se laisser prendre délibérément à toutes les séductions, parce que celles-ci entraînaient l’âme dans le jugement et la mort de la matière, la rendant sourde, aveugle et insensible à tout ce qui était divin et purement spirituel.
3. Mais, parce que Dieu avait pleinement accordé aux hommes le libre choix de suivre Ses avis ou les attraits du monde, beaucoup se laissèrent très vite séduire et aveugler par le monde, et c’est ainsi que, le mauvais amour du monde ayant tout à fait aveuglé leur vision intérieure, ils cessèrent de voir Dieu.
4. Lorsqu’une grande partie des hommes de ce monde furent devenus aveugles et qu’ils eurent ainsi perdu de vue l’unique vrai Dieu, ils commencèrent à inventer toutes sortes de dieux qui, à travers les prières des prêtres – d’entre lesquels se levèrent bientôt des souverains arrogants –
et en échange de diverses offrandes, étaient censés venir en aide à ces mêmes hommes aveugles, à qui Dieu, cependant, envoyait toutes sortes de fléaux afin de les détourner du monde.
5. Mais nul ne leur venait en aide, et l’unique vrai Dieu ne pouvait faire cela, au risque de les conforter dans leur aveuglement et dans leur impiété.
Car si Dieu leur avait apporté l’aide qu’ils demandaient en invoquant leurs vaines idoles, c’eût été un vrai triomphe pour les prêtres avides et tyranniques, et celui qui aurait été secouru se serait épuisé en sacrifices, de peur de s’attirer à nouveau l’inimitié des prêtres et des dieux.
6. Et c’est parce que les Juifs, le peuple élu de Dieu – parce que ce furent ses patriarches qui, par amour de Dieu, résistèrent le plus longtemps sans vouloir se laisser aveugler par les attraits du monde
– s’étaient eux aussi, à la longue, éloignés de l’unique vrai Dieu pour se tourner vers le monde comme les païens, qu’ils sont devenus à leur tour aveugles et sourds, aujourd’hui plus encore que les païens eux-mêmes ; car ceux-ci ont recommencé à chercher ce qu’ils avaient perdu, et beaucoup d’entre eux l’ont déjà retrouvé.
7. Mais la plupart des Juifs importants n’ont pas encore eu l’idée de chercher la vérité éternelle perdue, et ils se trouvent fort à l’aise dans leurs ténèbres. Ils sentent bien qu’ils sont impies, mais n’en laissent rien paraître devant le peuple, à cause des riches offrandes, et ils sont les pires ennemis de ceux qui voudraient éclairer le peuple et lui montrer le chemin qui mène à Dieu, et par où il Le trouverait à coup sûr.
8. C’est pourquoi le peu de lumière que peuvent encore posséder de tels Juifs leur sera ôtée pour être donnée aux païens, qui y aspirent vivement. » GEJ10 CH96 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)
