(le 16 février 1844)
2. Il est aussi d’usage dans le monde, lorsque quelqu’un voit arriver la mort de son corps, qu’il désigne ses légataires et exprime quelques dernières dispositions de sa volonté, dispositions qui chez vous prennent le nom de “testament”. Il devait en être de même pour Moi et Je dus désigner Mes légataires et exprimer les dernières dispositions de Ma Volonté. Marie, la génitrice de Mon corps, fut ce legs et elle devait aussi avoir, pour les jours de vie qui lui restaient encore à passer sur la Terre, la nécessaire subsistance.
3. Quelqu’un ici ou là pourrait évidemment demander : Joseph n’avait-il donc vraiment rien laissé ? Il avait aussi des enfants, des enfants à lui et d’autres qu’il avait élevés ; ceux-ci ne pouvaient‑ils pas alors subvenir aux besoins de Marie ?
4. À cela on peut répondre : Joseph, tout d’abord, n’avait pas laissé après lui une propriété complète. Ses enfants ensuite, les siens propres et ceux qu’il avait recueillis, se trouvaient aussi dans la plus grande pauvreté et la plupart d’entre eux ont suivi Mes traces ; et parmi eux il y avait justement aussi ce même Jean, qui était souvent dans la maison de Joseph, et en était en même temps un élève. Car son père était encore plus pauvre que Joseph et il avait envoyé là son fils, pour qu’il puisse apprendre l’art de Joseph. Il l’a appris, et était à la fois un charpentier et un menuisier très habile, et il savait aussi tourner le bois. En outre il aimait extraordinairement bien Marie, ainsi que Moi et toute la maison de Joseph, et Marie ne pouvait pas être confiée à de meilleures et plus fidèles mains que justement celles de ce fils de Zébédée.
5. Voilà donc le testament très naturel, et donc aussi le sens littéral très naturel de Mes Paroles sur la Croix.
6. Mais puisque ces Paroles n’ont pas été dites seulement par l’homme Jésus, mais aussi par le Fils de Dieu, c’est-à-dire l’éternelle Sagesse du Père, alors évidemment se cache derrière elles un sens beaucoup plus profond et suprêmement céleste-spirituel-divin, que vous ne pourrez bien sûr jamais saisir dans toute sa profondeur, tout comme vous ne pourrez jamais saisir de nombreuses autres raisons des actes de l’Homme-Dieu.
7. Je ne peux donc vous donner que des explications venant du domaine de la Sagesse. Mais ensuite ne cherchez pas trop, car vous savez que les choses de la Sagesse ne peuvent jamais être comprises comme les choses qui proviennent du pur amour, comme vous le montre déjà la nature.
8. Vous pouvez toujours saisir les objets lumineux comme ceux qui resplendissent, les poser ici et là et les observer de tous les côtés ; mais pouvez-vous peut-être faire de même avec les libres rayons de la lumière qui rayonnent de tels corps lumineux ?
12. Oui, il est vrai que vous avez un tel équipement spirituel-optique en vous, mais celui-ci ne commence à devenir efficace que lorsque vous vous libérez complètement de la lumière du monde. Le monde doit passer dans l’assombrissement complet, avant que la Lumière de l’Esprit livre bien visibles à votre esprit les images qu’il porte avec lui. Vos rêves vous donnent de ceci une preuve valable et les visions de ceux qui sont en extase ou, selon votre expression, les somnambules, fournissent une autre preuve solide et claire.
13. Cet avertissement préliminaire était nécessaire et ainsi nous pouvons passer maintenant à la signification de ces Paroles sur la Croix.
14. “Femme, voici ton fils !” et “Fils, voici ta mère !” équivaut plus profondément à : “Toi, monde, vois le Fils de l’Homme, et Toi, Fils de l’Homme, regarde le monde et ne le juge pas, mais montre‑lui Ton amour !”
15. Dit plus profondément : “Toi, divine Sagesse, incline-toi vers Ton éternelle Origine, et Toi, éternelle Origine, regarde et accueille pour devenir Un, Ton rayonnant Fils !”
16. Et encore : “Toi, l’unique qui un temps portas le Très Saint, regarde la mort de ton œuvre, et Toi, le Tué, lorsque Tu renaîtras, souviens-Toi de celle qui un temps porta le Très Saint, c’est-à-dire la Lumière de l’éternel Amour !”
17. Vous voyez, dans ces brèves explications gît une profondeur infinie, qu’aucun être créé ne pourra jamais comprendre complètement, parce que ce qui est contenu dans cette profondeur est déjà infini en soi et se multiplie encore à l’infini à chaque instant.
18. Si Je vous ai dit cela, c’est pour que vous puissiez voir que Celui qui a parlé ainsi du haut de la Croix était plus que, selon l’opinion de beaucoup, un simple délinquant israélite sous le dur jugement de Rome, accusé d’être un instigateur du peuple et un rebelle contre Rome.
19. C’est donc le sens spirituel plus profond. Mais vous, restez pour vous-mêmes au testament naturel ! Car vous êtes aussi Mes disciples, et les pauvres du monde sont Ma Mère. C’est pourquoi Je dis aussi à cette Mère : “Voici tes fils !” Et à vous Je dis : “Voici votre Mère !”
20. En vérité, si vous faites comme Jean, vous aurez aussi sa récompense pour l’éternité ! Amen.