La parole et l’action valent mieux que les écrits. Des vrais et des faux évangiles

1. Le disciple Jean Me demanda s’il devait lui aussi prendre note de ce qui s’était dit et fait, pendant qu’il en était encore temps.

2. Je lui dis : « Ce que Matthieu a consigné suffira : quant au reste, ce n’est pas pour le peuple, encore moins pour ces porcs humains que J’ai mentionnés.

Et, après Moi, vous aurez encore bien assez de temps pour écrire, inspirés par l’esprit, ce que vous Me voyez faire et dire à présent.

 3. Car, dans un lointain avenir, Je susciterai d’autres serviteurs à qui Je dicterai en esprit tout ce qui sera arrivé et aura été enseigné depuis que J’ai commencé Mon enseignement et que J’ai fait de vous les premiers de Mes disciples,

ainsi que ce qui arrivera par la suite, et bien d’autres choses encore : et si Je peux faire cela dans un lointain avenir, il Me sera d’autant plus facile de dicter à vos plumes, à travers l’esprit qui est en vous, tout ce que Je jugerai nécessaire de consigner.

4. Mais au début, il ne faudra pas trop vous consacrer à l’écriture, mais bien davantage à la parole, afin que les hommes sachent bien de quoi vous parlez.

5. Une fois qu’ils sauront cela et que des communautés se seront constituées en Mon nom, vous pourrez certes écrire à ces communautés lorsque vous aurez à faire dans une communauté éloignée.

Mais vous n’avez pas besoin d’écrire pour la communauté dans laquelle vous prêchez : quand vous la quitterez, alors seulement, vous pourrez lui laisser un mémoire écrit.

6. Cependant, exhortez vivement ces communautés à ne pas pratiquer avec ces écrits que vous laisserez l’idolâtrie que pratiquent les Pharisiens et les Juifs avec les livres de Moïse et avec les Prophètes :

car ceux-là se prosternent à présent devant les coffres du Temple où les livres sont conservés, ils adorent les tables de la Loi, et ces fous aveugles croient ainsi honorer Dieu !

Qu’est-ce qui vaut donc mieux : adorer les tables de la Loi en croyant faire honneur à Dieu, ou vivre dans le respect des lois inscrites sur ces tables ?

Aucun templier, aucun Juif ne fait réellement la seconde de ces choses, qui seule serait juste : mais la première, qui n’a aucune valeur, ils la font consciencieusement, parce que cela leur coûte moins de peine.

7. Si Je vous dis cela à présent, c’est donc d’abord afin que vous parliez plutôt que de trop écrire, et qu’on ne puisse faire par la suite de Ma nouvelle doctrine ce que les gens du Temple et les fieffés Juifs font des livres de Moïse, des tables de la Loi et des Prophètes, leur attribuant même des vertus magiques qu’ils n’ont jamais eues.

Vous tous, gardez-vous bien de ces choses-là ! 8. Mais en outre, vous ne devez pas trop écrire pour le moment afin de ne pas susciter parmi les hommes, dans ces premiers temps, un trop grand désir d’écrire.

Il vaut mieux que les hommes agissent selon ce qu’ils ont entendu de Ma doctrine plutôt que de la consigner car si le génie de l’écriture est trop tôt éveillé, très peu de temps après Moi,

vous verrez paraître d’innombrables évangiles, et même sous vos noms, et vous aurez fort à faire pour réfuter tout ce galimatias faussement prophétique.

C’est pourquoi vous pouvez certes parler beaucoup, mais écrivez peu. Un temps viendra aussi où il faudra beaucoup écrire. – Comprenez-vous à présent ? »

9. Simon Juda répondit : « Seigneur, ne serait-il pourtant pas mieux, soit de ne rien écrire du tout, soit de tout consigner très exactement,

afin qu’il n’existe ensuite qu’une seule Écriture authentiquement de Ta bouche, dont on ne pourrait faire pour les autres peuples que des copies autorisées et parfaites ?

Car il me semble qu’à la longue, la parole que nous prêchons pourra elle aussi être consignée de façon incorrecte,

et une quantité de faux évangiles pourront aussi venir au jour de cette manière alors, la postérité ne saura plus reconnaître le véritable Évangile, et cela amènera sans doute toutes sortes de schismes. »

10. Je dis : « Simon Juda, Je ne conteste pas ton point de vue, et Je ne dis pas non plus qu’il n’est pas fondé : mais, pour le moment, le mieux reste ce que Je vous ai conseillé.

11. Vous aurez beau faire, vous ne pourrez empêcher qu’une foule d’évangiles postérieurs n’apparaissent dans la suite des temps à côté de l’authentique, et il sera toujours difficile pour la postérité de déterminer si tel ou tel évangile qui lui parviendra est authentique ou non.

12. Et c’est pourquoi vous devez avant tout prêcher Ma parole oralement alors, les vrais fidèles trouveront en eux-mêmes le chemin de Ma parole vivante, et ils n’auront plus besoin de vérifier si tel ou tel évangile écrit est bien authentique.

13. Mais si, aussitôt après Moi, vous vous contentiez d’écrire au lieu de beaucoup prêcher, vos écrits seraient d’autant plus vite imités par d’autres qui omettraient ou ajouteraient toutes sortes de choses,

et les hommes seraient donc très tôt contraints de se demander si ces écrits viennent bien de vous et sont fidèles. Si, au contraire, vous enseignez en personne et, en cas de besoin, vous manifestez par des signes, nul ne demandera si vous êtes bien Mes disciples et si votre parole est pleinement la Mienne.

14. Oui, quand vous M’aurez bien des fois annoncé, que vous aurez baptisé beaucoup d’hommes en Mon nom et que beaucoup auront ainsi trouvé en eux-mêmes l’Évangile vivant,

alors, comme Je l’ai dit, vous pourrez aussi écrire, afin de témoigner par vos écrits pour la postérité que J’étais bien votre Seigneur et Maître, et que vous étiez Mes disciples.

Mais ces écrits devront être conservés et gardés par les communautés auprès desquelles, grâce à vos actes, l’Évangile intérieur vivant se transmettra lui aussi de père en fils et ainsi de suite,

et où vous demeurerez donc en témoignage éternel dans le cœur des hommes, non seulement comme les apôtres de l’Écriture, mais comme ceux qui ont réellement œuvré.

15. Lorsqu’une communauté ne sera pas dans ce cas, vous ne devrez pas lui confier la garde de ces écrits : ils ne lui serviraient à rien,

parce que ses descendants morts selon l’esprit ne seraient plus du tout capables de vérifier leur authenticité et ne reconnaîtraient plus la fausseté d’un écrit intérieurement,

mais seulement selon la majorité des voix de leur conseil généralement aveugle, comme cela se passe aujourd’hui au Temple avec les Pharisiens et les grands prêtres.

Mais que peuvent toutes les voix des hommes aveugles contre l’unique vérité ? Je vous le dis : si un seul homme empli de lumière et de vie dit la vérité, que pourront les voix innombrables d’un conseil contre cette unique vérité ?

16. Il n’y a qu’une vérité, et elle peut être formulée et démontrée par un seul homme comme par des myriades d’anges. Et si la sagesse mondaine s’oppose à cette vérité parce qu’elle ne convient pas à ses intérêts terrestres, en sera-t-elle moins vraie pour autant ?

17. Même si le mensonge est représenté par des voix innombrables dans un grand conseil humain, il n’en deviendra jamais pour autant vérité.

18. Aussi, ne vous souciez pas de savoir s’il vaut mieux que la parole soit prêchée ou écrite : car la vérité se fera connaître à ses fruits !

Le mensonge bâtit ses demeures sur le sable mouvant, mais la vérité bâtit sur le roc, et l’enfer ne pourra rien contre elle ; car, de même que l’obscurité de la nuit ne sera jamais la lumière du jour, le mensonge ne deviendra jamais vérité.

On pourra bien écrire dix mille faux évangiles, le seul vrai demeurera toujours celui qui, comme Je l’ai promis, se révélera de façon vivante à l’homme qui suivra Ma parole dans sa vie et ses actes – et cet Évangile vivant demeurera jusqu’à la fin des temps la seule pierre de touche pour savoir si un évangile est authentique ou faux.

19. Il vous faudra donc reconnaître cela à ses fruits : car les chardons ne donnent pas de figues et les ronces pas de raisins ! Et l’on reconnaîtra aisément par-là qui est Mon disciple et qui ne l’est pas.

Mes disciples et les disciples qu’ils feront s’aimeront toujours entre eux comme Je vous aime Moi-même mais les faux disciples se haïront à coup sûr, ouvertement ou en secret.

Car c’est bien là le mauvais fruit du mensonge : il se hait toujours lui-même, parce que chaque mensonge refuse d’être surpassé par les autres,

tandis que la vérité recherche sans cesse son pareil et l’aime toujours davantage, tout comme une lumière n’obscurcit jamais l’autre, mais ne fait que la rendre plus lumineuse pour ne former finalement avec elle qu’une seule grande lumière très pure.

20. La lumière a donc un grand amour de la lumière : mais le mensonge hait le mensonge et redoute ses trahisons. C’est là l’un des principaux critères pour distinguer fort bien, même les yeux bandés, la vérité du mensonge !

21. C’est aussi pourquoi il sera toujours très facile de distinguer les faux évangiles des vrais : car les faux se persécuteront et se haïront entre eux, tandis que les vrais s’aimeront comme des frères jumeaux, se rechercheront et se trouveront sans peine.

22. Je crois maintenant vous avoir parlé assez clairement, Mon cher Simon Juda. Mais décide toi-même si tu M’as bien compris. »

23. Simon Juda : « Une fois de plus, Seigneur, Tu T’es exprimé avec une clarté extraordinaire, et je crois T’avoir parfaitement compris en tout, de même que les autres sans doute.

Cependant, je conclus de ces paroles lumineuses qu’on ne saurait Te donner tort même une fois sur mille. Et c’est fort bien ainsi, car si on le pouvait, Tu ne serais pas le Seigneur et Maître éternel !

Aussi, que ce discours nous reste comme une ligne de conduite perpétuelle ! Et, nous tous, nous Te rendons grâce de cet enseignement lumineux. »

24. Je dis : « Mais retenez-le bien, sans quoi vous tomberez avant d’avoir pu y prendre garde. »

GEJ8 CH79  Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

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