La question du Messie

1. Hiram dit : « Non, tout est bien à présent, et nous n’avons plus rien à t’objecter ; car nous te croyons, toi qui es visiblement seul à savoir et à pouvoir comprendre clairement qu’il en est ainsi, et pas autrement.

Quant à nous, nous ne pouvons naturellement pas comprendre ni concevoir ces choses, puisque nous ne savons rien de ces autres corps célestes innombrables, et encore moins de la nature de leurs mystérieux habitants — ce qu’ils sont, à quoi ils ressemblent et quel est leur genre d’esprit.

Mais je crois pourtant qu’au moins certains hommes de bien, sur cette terre, devraient recevoir d’en haut quelque information sur cette question, afin de pouvoir prendre des dispositions contre de tels hommes ! »

2. Jean dit : « Mais sachez qu’il y a toujours eu de tels hommes sur la terre, et qu’ils ont fait savoir ces choses, et d’autres semblables, aux hommes de cette terre, à travers toutes sortes de symboles —

et l’on trouve à plusieurs reprises de telles indications dans le Cantique des Cantiques ; mais les hommes, c’est-à-dire leurs âmes, ont trop laissé leurs sens s’engloutir dans la matière, donc tourné le dos à leur esprit de l’au-delà, et c’est pourquoi ils ne comprennent plus rien aux choses supérieures purement spirituelles.

 Et si nous sommes venus, nous, en ce monde, c’est bien afin de remettre sur la voie les âmes égarées par leur propre faute et de leur montrer le chemin du salut spirituel et de la vie éternelle.

3. Après nous, ces choses seront révélées à des milliers d’hommes par le saint Esprit de Dieu, mille fois plus clairement que je ne pourrais vous le révéler aujourd’hui.

Mais quand l’Esprit divin viendra sur vous aussi, il vous mènera vers sa sagesse divine éternelle, et c’est alors que vous verrez avec une parfaite clarté ce que vous ne faites que commencer à croire vaguement aujourd’hui.

Jusque-là, croyez et cherchez dans l’Écriture comme dans la nature ; car toutes deux vous diront qu’il en est ainsi et pas autrement !

Mais, comme je vous l’ai dit, vous n’en comprendrez pleinement la raison que plus tard. — Avez-vous encore quelque objection ? »

4. Hiram dit : « Non, très noble et très sage ami !

À présent, nous n’avons plus le moindre doute sur ces choses ! Mais, puisque cette belle journée touche à sa fin et que nous avons déjà tant parlé, je voudrais te poser une dernière question.

Il est vrai que je suis un pur Grec, mais, avec le temps, j’ai appris sur le judaïsme bien des choses qui m’ont fort diverti, en particulier ce qu’ils disent à propos d’un certain Messie, qui ne serait pas moins que la divinité suprême en personne.

Ce Messie est censé les rendre tout simplement immortels et s’établir à Jérusalem comme leur roi éternel invincible, et de là régner tout bonnement sur le monde entier, et, bien sûr, sur toute l’étendue de l’infini.

 5. Presque partout, on se moque de nous à cause de nos mythes divins, que l’on déclare parfaitement absurdes ; mais alors, que devrait-on dire des Juifs, avec leur Messie ? Par le ciel ! Jamais en vérité, dans tous les endroits du monde où j’ai voyagé, je n’ai rencontré cette sottise sans bornes et cette confusion de l’esprit humain !

Quelle est cette plaisanterie, je te le demande ! Il y a vraiment là, surtout de la part des Juifs les plus éminents, une prétention abominable envers nous, Grecs et Romains, et ils se réjouissent déjà de la manière dont leur Zeus va nous chasser de leur pays avec une gigantesque épée de flammes dont chaque coup portera, faisant jaillir sur les païens plus de cent mille éclairs dévastateurs !

Ah, c’est vraiment un peu trop fort ! Que dis-tu donc, toi qui es un Juif, de cette énorme plaisanterie juive ? »

6. Jean dit : « Elle signifie davantage que tu ne peux le croire, toi qui es un pur Grec, et peut-être es-tu plus concerné que tu ne saurais le croire ! Mais bien sûr, telle que tu l’as entendue de la bouche des Juifs, elle est de toute évidence parfaitement ridicule, et il n’y a pas là une once de vérité, ne fût-elle qu’apparente !

Ce que les Juifs attendent à leur manière stupide et attendront encore en vain jusqu’à la fin des temps est déjà là depuis longtemps, caché à leurs yeux aveugles et à leurs oreilles sourdes —

mais non pour chasser les païens qui les importunent tant, bien au contraire : ce sont les Juifs qui seront chassés de ce pays, et la parole de Dieu sera donnée pour toujours aux païens !

Mais nous aurons plus tard une conversation fort importante sur ce sujet ; pour le moment, nous devons nous occuper du repas du soir et de notre gîte de cette nuit.

Car nous serons encore là demain, et peut-être encore deux ou trois jours, aussi aurons-nous le temps de parler de bien des choses. »

7. Fort réjouis de cette assurance, les deux amis disent : « Nous allons tous sur-le champ veiller à vous pourvoir de notre mieux ! »

8. Là-dessus, tous deux s’en vont avec joie, et Je louai le disciple pour son inlassable persévérance et sa patience vraiment fort grande. GEJ5 CH189  untitled (retour-du-christ.fr)

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