Le bon sens et la ruse sont légitimes

1. Cyrénius Me demande alors : « Qu’est-ce donc ? Jusqu’ici, Rocle était déjà comme la première pierre sur laquelle s’édifierait la nouvelle cité sainte, et le voici soudain qui se retourne complètement, malgré l’aide que Tu lui as promise!»

2. Je dis : « II est toujours le même, bien qu’il n’ait pas tout à fait compris Mes dernières paroles. Mais c’est parce que Je voyais ce qui était encore en lui que Je l’ai mis en mesure de l’exprimer, et les choses vont bientôt prendre une tout autre tournure, comme tu vas pouvoir t’en convaincre à l’instant ! »

3. Là-dessus, Je Me tourne vers Rocle et lui dis très aimablement : « Mais, Mon cher ami, si tu comprends la chose tout à fait de travers, aucun Dieu ne peut rien pour toi tant que tu considères ce que tu avais toi-même compris tout à l’heure comme contradictoire avec l’explication supérieure qui a suivi !

Mais le plus beau de l’affaire est qu’au fond, tu affirmes très exactement ce que Je voulais te faire dire ! Si, tout à l’heure, Je t’ai Moi-même recommandé la ruse du serpent et du renard, comment pourrais-Je à présent M’aviser de te les interdire ?!

4. J’ai déjà très suffisamment expliqué, hier, comment il fallait traiter et instruire les enfants ; et, bien que tu n’aies pas été toujours présent, tout cela t’a été remis par écrit, grâce à la rapidité de Mon scribe !

Dans ce domaine, il ne devrait donc plus rien y avoir qui Puisse te troubler et dont tu puisses dire : “Ah, je ne comprends pas cet enseignement !”, ou : “Cela ne convient Pas dans tel ou tel cas !”

5. De même, lorsque vous voudriez et pourriez guérir un malade par des moyens naturels, et que, comme il arrive souvent, le malade a une aversion déclarée contre tel remède et ne veut le prendre à aucun prix, mais que vous soyez tout à fait convaincus que seul ce remède peut assurer la guérison rapide et certaine du malade,

il va de soi que vous pouvez sans autre forme de procès changer le nom du remède et aussi le mêler avec autre chose, afin d’éviter que le malade ne le reconnaisse comme celui qui lui répugne et ne le refuse, pour son plus grand dommage.

6. Quant à ce qui concerne la transmission de cette divine doctrine de vie, J’ajoute encore tout spécialement ceci : extérieurement, soyez avec tous ce qu’ils sont eux-mêmes, afin de leur donner confiance en vous et de les gagner à Mon royaume.

Soyez Juifs avec les Juifs, païens avec les païens, riez avec les rieurs, pleurez avec les affligés, soyez faibles et patients avec les faibles, et montrez au fort que vous êtes forts vous aussi, afin que la conscience de sa force ne le gonfle point d’importance et d’orgueil !

Cela te suffira peut-être, Mon cher ami, pour savoir ce qu’attend de vous la sagesse suprême de Dieu, qui est elle-même la source de votre bon sens !

7. Crois-M’en, Ma sagesse ne s’oppose jamais d’aucune manière au simple bon sens d’un homme et à sa saine raison dénuée de parti pris !

 Car c’est bien elle qui doit juger en toute circonstance de ce qui est le plus juste !

8. Si voilée que soit une vérité, elle demeure toujours une vérité en elle-même et se manifestera comme telle dans l’au-delà.

Ami, lorsque la nécessité s’en fait sentir, il t’est toujours permis de voiler et de travestir une vérité comme tu l’entends ; tout dépend de la capacité de compréhension de celui à qui tu prêches cette vérité.

On nourrit les petits enfants de lait, de miel et de pain tendre, alors que l’on peut donner à un homme fait des nourritures plus solides et viriles.

Tout est pour le mieux du moment que la vérité profonde demeure, et l’on ne doit pas trop regarder à la nécessaire enveloppe.

En vérité, si un homme avait besoin de Mon aide, Je serais bien peu sage et bien dépourvu de bon sens si, le sachant tout à fait honnête, Je lui refusais Ma considération parce qu’il porterait une robe persane ! Voiler une vérité par nécessité n’est pas un péché ; mais travestir en vérité un mensonge ou une tromperie manifeste, oui, cela est une faute que Je réprouverai toujours !

9. Considère les résurrections de morts que tu avais coutume de pratiquer : malgré ta bonne volonté, c’était là un énorme mensonge, et fort bien dissimulé, puisqu’il n’y avait pas là la moindre trace de résurrection authentique, et de même pour une quantité d’autres choses que vous faisiez dans votre institut.

Vous avez appris des Arabes et des Egyptiens à prévoir par le calcul la date des éclipses de soleil et de lune ; mais cela demeurait un mystère pour les gens du peuple. Et vous, vous leur disiez : “Puisque vous refusez de nous écouter, notre grand prêtre — c’est-à-dire toi ! — va demander aux dieux d’obscurcir le soleil, ou la lune, tel ou tel jour !”

Cela plongeait aussitôt le peuple dans l’angoisse, il vous suppliait et vous faisait des offrandes extravagantes, et vous finissiez par le consoler en lui promettant que si la menace devait malgré tout s’accomplir, vous vous efforceriez de rendre ses effets aussi anodins que possible. — Vois-tu, c’était bien là un parfait mensonge, sous le vêtement honorable de l’entière vérité ! » GEJ5 CH139  untitled (retour-du-christ.fr)

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