1. Zinka posa alors cette question en pensée : « L’âme a-t-elle donc aussi un corps ? »
2. Zinka posait cette question parce qu’il n’avait lui-même aucune idée de l’apparence et de la constitution des âmes.
Car la façon dont les Juifs se représentaient habituellement l’âme était une sorte de vide nébuleux, et ils disaient que l’âme était pur esprit, doué d’entendement et de volonté, mais n’ayant généralement aucune forme et encore moins de corps.
3. Zinka ouvrit donc de grands yeux quand Zorel répondit ainsi à sa question informulée : « Bien sûr que l’âme a aussi un corps — éthérique, certes, mais pour l’âme, son corps est aussi accompli que l’est pour la chair son corps de chair.
Rien de ce qui est propre au corps de chair ne manque à l’âme. Tu ne peux bien sûr pas le voir avec tes yeux de chair, mais moi, je peux voir, entendre, toucher, sentir et goûter tout cela ; car l’âme possède les mêmes sens qu’a le corps pour communiquer avec son âme.
4. Les sens du corps sont les rênes qui, entre les mains de l’âme, permettent à celle-ci de maîtriser son corps dans le monde extérieur. Si le corps n’ avait pas ces sens, il serait totalement inutilisable et constituerait pour l’âme un fardeau insupportable.
5. Imagine un homme qui serait complètement aveugle et sourd, qui ne ressentirait rien, ni la douleur, ni le bien-être de la santé, qui n’aurait ni goût ni odorat ; crois-tu qu’avec un tel corps l’âme serait servie en quoi que ce soit ? Dans sa conscience par ailleurs claire et entière, ne devrait-elle pas désespérer ?
6. Mais les sens les plus aiguisés du corps ne serviraient pas davantage à l’âme si elle ne disposait pas elle-même dans son corps éthérique des mêmes sens exactement ! Mais puisque l’âme possède les mêmes sens que le corps,
elle perçoit elle aussi aisément et précisément, par ses sens subtils, ce que les sens du corps ont perçu du monde extérieur. — Tu sais à présent ce qu’il en est de la forme corporelle de l’âme.
7. Tu sais donc, car je te l’ai dit, comment je vois, ressens et perçois à présent avec mon corps ; mais quand je serai de nouveau éveillé, tu le sauras encore,
tandis que je n’en saurai plus rien, car je ne vois, ressens et perçois à présent que par les sens subtils de mon âme, mais non pas en même temps par les sens du corps.
8. Si je percevais tout cela également par les sens du corps, ceux-ci graveraient certaines marques dans les nerfs de mon cerveau ainsi que dans les nerfs correspondants de mon cœur de chair, et moi, l’âme, je les retrouverais ensuite dans mon corps de chair et les reconnaîtrais parfaitement.
Mais comme je suis à présent libérée de presque tous mes liens avec mon corps et que je ne peux avoir aucune action sur les sens de mon corps, à mon retour dans mon corps, je ne saurai absolument plus rien de tout ce que je vois, entends, sens et dis et de tout ce qui m’ arrive à présent.
9. L’âme a bien en elle-même une mémoire et peut donc se souvenir de tout ce qu’elle a vu se passer devant elle, jusqu’aux plus petites choses ; mais elle ne le peut que dans l’état de liberté.
Si elle se trouve dans un corps entièrement enténébré, elle ne voit, n’entend et ne sent que les impressions grossières qui font le plus grand bruit et qui assourdissent tout ce qui est spirituel ;
mais bien souvent, elle se perçoit à peine suffisamment elle-même pour être consciente de sa propre existence, et à plus forte raison n’a-t-elle aucune conscience des impressions spirituelles supérieures et profondes qui demeurent en elle.
10. Tu as toi aussi une âme pareille à cette âme parfaitement libre que je suis maintenant : mais tu ne savais sur toi-même que peu de chose, sinon rien. La raison en est dans l’obscurité de la chair qui, pour un temps, enveloppe toute âme.
C’est seulement à présent, parce que, par la voix de ma bouche corporelle encore animée, j’ai imprimé certaines choses sur tes nerfs occipitaux et que, en tant qu’âme, tu as pu lire en toi-même grâce à ces impressions les mêmes marques originelles, que tu sais à présent en tant qu’âme
et non pas seulement en tant que chair que tu as une âme et que, par ta pensée et ta volonté, tu es toi-même une âme dont l’être corporel éthérique a la même forme que ton corps.
11. Après cela, tu ne dois plus t’étonner si je te dis maintenant qu’à mon réveil à la vie terrestre, je ne saurai plus rien de tout ce que je viens de te dire ; car je t’en ai donné la raison ! » GEJ4 CH51 GEJ4.pdf (retour-du-christ.fr)
