Le pharisien Murel comprend Qui est présent dans la personne de Jésus. Louange de Murel

« Ô frère Philopold, quel service inestimable tu m’as rendu là! Comment puis-je, comment pourrais-je te le rendre?! Ami, si je devais encore vivre jusqu’à l’âge de Mathusalem et que tous les temples et les catacombes de la sagesse humaine terrestre me fussent ouverts, à la fin, j’en saurais à peine autant de toutes les vérités que tu viens de me révéler que je n’en savais lorsque tu as commencé à me dévoiler ces merveilles!

Or, une heure à peine vient de s’écouler, et je suis transfiguré comme Moïse sur le Sinaï, quand les flammes de la lumière divine montèrent très haut au-dessus de sa tête et qu’il fut littéralement traversé corps et âme et de part en part par la sagesse divine!

Oh, quel bien-être j’éprouve dans cette sainte lumière de la vérité divine! Mais comment louer et célébrer à présent Celui qui t’a d’abord si puissamment éveillé toi-même que tu as pu maintenant m’éveiller moi aussi avec cette puissance et cette clarté?!

Une bouche humaine peut-elle véritablement prononcer des paroles dignes de Lui?! Non, non, au grand jamais! Toute bouche mortelle doit se taire quand la parole vivante se met à jaillir dans les flammes puissantes de l’amour nouvellement éveillé envers Dieu, le saint Père!

Oh, comme Tu es infiniment grand et sublime devant nous, saint Maître. Qui peut Te concevoir, Te comprendre en entier?! Pas nous, les hommes, pas même l’éternité!

Et puisque, ô saint Maître, Tu connais les choses que seul peut savoir Celui qui les a créées, je dis: bien que Tu paraisses à nos yeux vêtu de chair, très saint Père, mon cœur Te reconnaît pourtant!

Tu es Celui-là même qui, par le truchement de Moïse, a donné sur le Sinaï les lois sacrées de la vie à Son peuple élu, et qui a constamment parlé à Son peuple par la bouche des prophètes consacrés!

Tu es Celui qui S’est promis Lui-même, et Tu tiens à présent la parole divine faite par Ton amour éternel de Père à Tes enfants encore faibles et immatures.

Oh, fais vite de nous des hommes pleins de force, et nos cœurs et nos bouches immortelles chanteront bientôt Tes louanges comme tous les cieux, ô très saint Père, ne les auront jamais chantées!

Ô terre, tu as beau être petite comparée à tous les grands mondes qui, là-haut, suivent leur cours infiniment long et vaste dans l’espace incommensurable de la Création, comme tu es grande à présent comparée à tous ces mondes, puisque toi seule portes à présent Celui qu’ils ne sauraient contenir à eux tous!

Ô vous tous, mes frères, qu’hésitez-vous encore à vous lever et à Le célébrer par-dessus tout, vous qui devriez pourtant savoir aussi bien que moi désormais qui vous avez devant vous?!

Et si par hasard vous ne le saviez pas encore tout à fait, je vous le dis à tous : Le voici, le Seigneur, le Père éternel: le ciel et cette terre sont emplis de Sa gloire éternelle!

Louez, louez-Le avec moi, aidez-moi, vous qui êtes déjà forts de Sa grâce et de Sa miséricorde! »

Je dis alors à Murel : « C’est assez, c’est bien assez, Mon très cher ami Murel. Je te connaissais depuis longtemps et savais bien ce qui se cachait en toi. Et parce que tu as compris tant de choses en si peu de temps, tu en comprendras encore davantage!

Mais viens à Moi maintenant, et bois le vin très pur de ce gobelet où J’ai bu Moi-même: ensuite, tu connaîtras encore bien des choses, outre celles que notre ami Philopold t’a apprises jusqu’ici! Viens donc à Moi! »

Murel dit : « Ô Toi, Appel de l’appel, Toi, Voix des voix, Toi, Parole de la parole! Qui peut Te résister une fois qu’il T’a reconnu dans son cœur?

Oh combien sublime, grand, saint, aimable et si familièrement connu, résonnes-Tu de la bouche du Père-Saint aux oreilles de Ton faible enfant banni depuis si longtemps de Ton cœur!

Combien de milliers et de milliers de béatitudes affluent vers moi avec l’unique souffle de la bouche de Celui qui jadis tonna à travers les espaces infinis le: «Que cela soit!» qui mit en mouvement tous ces espaces infinis qu’aucune éternité ne peut mesurer ni ne mesurera jamais!

Tremble et frémis, tout ce qui est en moi et qui me prêta ses forces pour accomplir un péché! Mais toi, mon cœur nouveau-né, réjouis-toi et jubile à haute voix!

Écoute: ton Créateur, ton Dieu et Père t’a appelé; obéis à cette Voix qui insuffle la vie dans tes fibres! –

Ô Voix du Père, quel son mélodieux es-Tu à l’oreille de l’amour naissant dans le cœur d’un enfant qui vient de se réveiller du sommeil de la mort! »

Sur ces paroles véritablement éloquentes, Murel s’approcha de Moi, sanglotant et pleurant de joie. Tandis qu’il venait vers Moi, il dit à haute voix à Stahar et à Floran : « Venez aussi, et ouvrez vos yeux encore troublés !

Il est vrai que vous êtes entrés avant moi dans l’antichambre du Temple et que, en vrais amis, vous m’avez fait venir là où vous étiez déjà ; mais il y a là plus que votre antichambre, il y a là le véritable Saint des Saints! »

Je dis : « Quoi qu’il en soit, prends ce gobelet, et bois! Car tu as beaucoup parlé, et tu as la gorge sèche. Aussi, que le vin de la vérité et de l’amour humecte ta poitrine, afin que tu deviennes fort et Me sois un puissant instrument dans le combat contre la nuit et son cortège!

Car la nuit s’est sans doute changée ici en un jour parfaitement clair: mais tout autour de nous, c’est la plus profonde des nuits qui règne sur les âmes des hommes, et il faudra beaucoup de lampes très fortes pour chasser ces ténèbres; et toi, tu seras pour Moi un grand flambeau! »

Là-dessus, Murel prend avec joie le gobelet, qui était plein, et le vide jusqu’à la dernière goutte. L’extraordinaire bonté du vin le remplit d’étonnement, et, transporté, il s’écrie: « Ô vin le plus merveilleux que j’aie bu de ma vie, on n’a certes pas pressé, pour te faire, les raisins de cette terre, et jamais tu ne fus versé dans une outre! Pour le Seigneur de toutes les splendeurs des cieux, tu es venu tout droit de ces mêmes cieux!

Ô Seigneur, ô très bon, très saint Père, quelle ne doit pas être la magnificence des cieux! Oh, en quoi avons-nous mérité, dis-le-moi, que Tu nous témoignes en personne cet amour et cette grâce inconcevable?! »

Je dis : « La raison en est le lien puissant entre le Père et Ses enfants, qui est aussi comme le lien entre le fiancé et sa promise!

Dans Mon esprit éternel, Je suis bien votre Père de toute éternité; mais dans Ma chair présente, Je suis pourtant comme un fiancé, et vous tous comme Ma chère épouse promise – en cela que vous recevez Ma parole et Ma doctrine et que vous croyez vivement dans vos cœurs que Je suis Celui qui vous a été promis, Celui qui doit venir afin de délivrer tous les hommes des anciens péchés, qui sont le produit de l’enfer, et de leur ouvrir la voie de la vie éternelle et de la véritable filiation divine.

En vérité, Je vous le dis : celui qui croit en Moi et qui observe activement Ma parole est en Moi comme une fiancée céleste, et Je suis en lui comme un vrai fiancé de la vie éternelle. Mais celui qui est en Moi et en qui Je suis, celui-là ne verra, ne sentira ni ne goûtera plus jamais la mort !

Celui qui croit en Moi et M’aime, et qui observe ainsi le doux commandement de l’amour pur, est aussi celui qui Me reconnaît comme le Père dans la grande lumière de son cœur!

Et Je viendrai toujours à lui Moi-même et Me révélerai à lui, et par la suite, il sera instruit et guidé par Moi, et Je donnerai la force à sa volonté, afin que tous les éléments lui obéissent en cas de véritable besoin!…» (Grand Évangile de Jean_3,chap.224,v.4-14 et chap.225,v.1-6)

Murel fait partie de la délégation de cinquante pharisiens, conduite par leur supérieur Stahar, auprès de Cyrénius, après la destruction, par un incendie, de la ville de Césarée de Philippe au bord de la mer de Galilée.

Ils avaient appris que Cyrénius se trouvait alors sur le domaine du vétéran romain Marc, dont les terres dominaient la ville. Une nombreuse compagnie se trouvait là, mais c’est autour de Jésus qu’elle était rassemblée. C’est à cette occasion que les pharisiens sont gagnés à la cause de Jésus.

« Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? » (Jean 14,8)

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