Le Seigneur et Lucifer

1. Alors, comme Mon regard passait sur la foule de Mes adeptes, qui écoutaient avec recueillement Mes paroles sans trop savoir qu’en penser.

Mon âme ressentit une profonde pitié et un immense amour pour ceux qui Me suivaient avec une telle confiance. Mais Je voyais en même temps que ce qu’il y avait de mal en eux s’efforçait de les détourner de Moi pour les ramener au monde. Alors, la divinité en Moi se mit en colère, et l’homme Jésus recula afin de laisser le Père Me gouverner.

2. Et Je (le Tout-Puissant) prononçai ces paroles : « Voyons une dernière fois s’il est possible de les délivrer tous de ce qui les abaisse, et de les rendre libres afin qu’ils deviennent des enfants du ciel, et que le fils perdu revienne dans la maison de son père ! »

3. Et voici qu’ils tombèrent tous dans un profond sommeil. Et Moi, Jésus, homme et pourtant Dieu de toute éternité, resté seul, J’appelai Lucifer, l’archange déchu à cause de qui toutes les choses furent créées.

4. Alors, les âmes des dormeurs se détachèrent de leurs corps et s’assemblèrent en foule autour de Moi, avec l’étincelle brillante qui brûlait en elles, dispensant lumière et chaleur à ces âmes encore fort impures.

5. S’agenouillant devant Moi, elles Me supplièrent (les âmes des disciples) : « Ô Seigneur, ne Te détourne pas de nous ! Toi qui nous as sauvées, conduis-nous encore ! »

6. Lucifer se tenait devant Moi sous la forme d’un beau jeune homme, mais sans éclat, tête basse, attendant Mes paroles.

7. Je lui dis : « Toi, le porteur de lumière, tu ne pouvais voir Dieu, mais seulement Le sentir, et, quand tu as quitté le foyer de Mon amour pour créer la lumière et la vie dans tous les espaces de l’infini, tu as cru n’être pas seulement porteur de la force, mais son détenteur.

Ton amour s’est changé en orgueil, et tu as dit : “Un Dieu que l’on ne peut voir n’est pas un Dieu. Les créatures que ma volonté fait naître m’honorent comme Dieu, moi, le seul être visible. Aussi. Je serai et resterai Dieu pour ceux-la !”

8. Ma voix retentit alors. disant : ”La totalité de Mon esprit œuvre en toi et avec toi, et toutes les qualités qui reposent en Moi forment dans l’infini une échelle que l’on peut monter et descendre.

Je vais te donner une part de Ma force, en sorte que chacun de nous régnera depuis la frontière que constitue son point extrême, chacun rayonnant de l’une de ces deux directions de l’infini.

Ainsi, bien qu’étant un être fini issu de Moi, tu peux malgré tout œuvrer à l’infini avec Moi comme étant Mon pôle opposé, et par là justifié devant Moi.” 9. Mais tu as méprisé cet avertissement : car ta force a créé d’innombrables êtres qui, en te suivant, sont devenus puissants, car Je ne voulais pas détruire ces nouvelles créatures, qui faisaient partie de toi. Cette légion, chaque jour plus nombreuse, a fait de toi son Dieu. Et tu as commis un nouveau sacrilège en disant : “Je suis Dieu, car je ne vois pas d’autre force créatrice !” – fou que tu es, comme si le fini ne pouvait jamais voir l’infini et le concevoir !

10. A présent, tu es enchaîné, et vois, cette force est là devant toi en personne et te dit : Je suis ce Dieu jusqu’ici demeuré invisible : Me reconnais-tu à présent ?

Rentre dans la maison de ton Père, afin d’être délivré de tes chaînes et de prendre la place qui te revient ! Vois ici la foule de Mes disciples agenouillés, libérés de toi, vivifiés par Mon souffle et tournés vers Moi pour toujours !

Renonce à ta fierté, laisse entrer en toi la chaleur de Mon amour – et toute matière retombera dans la poussière du néant ! »

11. Lucifer répondit : « Tu es Jésus de Nazareth, un homme d’une grande puissance, comme la mienne l’était jadis. Mais reconnaître en toi la puissance suprême de Dieu, l’infini dans le fini, cela, non, jamais !

Ce qui était avec moi peut aussi être avec d’autres. Les hommes sont mortels, leurs corps pourrissent – et toi aussi, tu mourras, ton corps pourrira, et de Jésus, il ne restera que poussière.

12. Je connais ma faute et me vois dépouillé de ma parure de lumière : et je ne te dispute pas le petit nombre des miens qui, là-bas, se tournent vers toi.

Mais le Dieu tout-puissant ne voudra pas détruire sa création, qui est en vérité mon œuvre, car j’y ai contribué le premier, et que j’aime tout autant que lui, car elle vient de moi. Que ce combat continue, car lui seul est la condition de la vie.

La terreur de la mort est mon œuvre, et c’est par là que je retiens mes créatures, elles s’en remettent à moi pour que je fasse vivre en elles mes qualités. Ainsi, les choses sont bien comme elles sont ! Que me veux-tu donc encore ? »

13. Je dis : « Ce n’est pas le lieu de juger : car tu sais tort bien de quoi il s’agit. En tant qu’homme-Dieu, toute la force des cieux M’est donnée, et ton entêtement seul t’empêche de Me reconnaître, parce que tu espères encore vaincre la divinité et t’en emparer.

Tu te représentes sa grande patience comme de la faiblesse, son amour comme de l’impuissance.

Tu ne veux pas laisser partir tes légions que Je suis venu sauver Moi-même en Me revêtant de la chair, et tu les aiguillonnes, sachant pourtant que tes adeptes sont déjà bien affaiblis et bien moins nombreux. La persistance du paganisme est ton œuvre.

Et pourtant, tous tes actes n’aboutissent qu’à ramener à Moi ceux qui étaient tombés – cela ne te suffit-il pas ? »

14. Lucifer: « Ceux qui te sont échus n’attendent qu’un appel pour me revenir. Donne-moi l’occasion de te prouver combien ils sont faibles – et, si je perds, je reconnaîtrai ta victoire.

Donne-moi tout pouvoir sur ton corps, laisse-moi regarder l’homme qui vit en toi, et l’on verra bien le peu de divinité qui lui reste !

Et ceux-ci me reviendront aussi, car ils m’appartiennent, le jour où Jésus aura payé son tribut à la mort ! »

 15. Je dis : « Ce que Je fais entrer Moi-même dans Mon royaume est perdu pour toi à jamais. Depuis le commencement du monde, Je connais mieux que quiconque les voies qui mènent au salut. Mais prends bien garde, car ta mesure est comble : Je suis revenu par amour pour les créatures de Mes cieux et des mondes, et c’est par amour pour elles que J’achèverai Mon œuvre, en dépit de ton obstination !

16. Ne Me défie pas en pensant que ton anéantissement scellerait celui de tous les êtres issus de toi, et que cela conditionnerait le délai qui t’est accordé.

Le temps viendra où non seulement tu seras, comme à présent dépouillé de ton éclat, mais où tous les êtres nés de toi seront eux aussi nus devant Moi, en sorte qu’aucune créature ne sera plus jamais touchée par ton anéantissement.

Alors, tu devras à nouveau te décider – à moins que tu ne préfères venir à Moi de ton plein gré sans attendre ce jour. Va-t’en maintenant : car Mes décrets sont immuables, et que Ma volonté soit faite ! »

17. Sur quoi Lucifer disparut. Alors, bénissant les âmes assemblées autour de Moi. Je les fortifiai et leur commandai de rentrer dans leurs corps. GEJ11 CH16  GEJ11 (retour-du-christ.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *