1. (Le Seigneur 🙂 « Voyez ce garçon à la gauche de Cyrénius, qui somnole un peu à présent ; son nom est Josoé. Pendant plus d’une année, il a reposé dans la tombe, et ses os n’avaient plus de chair. Il gisait dans une fosse, non loin de Nazareth, quand Je lui ai rendu la vie, et nul ne devinerait à présent qu’il gisait dans la tombe, sa chair déjà pourrie !
2. Ce que J’ai pu faire pour celui-là, Je pourrais fort bien le faire sur-le-champ et en un instant pour tes cent sept enfants ! Mais cela ne vous servirait guère ; car ainsi, les enfants rentreraient chez leurs parents avant le terme fixé. Il faut donc s’en tenir exactement à ce terme, afin que cette affaire ne suscite plus de nouveaux mensonges.
Mais, plus tard, Mon serviteur viendra vous trouver et, ce qui est bien sûr quelque peu contraire à Mon ordonnance, rappellera à la vie terrestre les vrais enfants, cela en présence de leurs parents que vous aurez fait venir à cet effet, afin qu’eux aussi, dans leur grand aveuglement, reçoivent un puissant choc qui leur fera connaître que le royaume de Dieu est proche.
3. Quant aux paroles que tu devras prononcer en cette occasion, où Je serai d’ailleurs présent corporellement, Je les mettrai dans ta bouche ; mais Je t’avertis aussi que, dès à présent et par la suite, tu ne devras plus jamais, ni toi, ni aucun autre membre de ton institut, accepter aucun enfant mort pour le ressusciter, fût-ce pour tout l’or du monde.
4. Car lorsque Je laisse mourir un enfant, il y a assurément à cela une raison importante, et il serait donc contraire à Ma volonté et à Mon ordonnance de rappeler de tels enfants à la vie terrestre.
Cependant, en ce qui concerne ces cent sept enfants, J’avais déjà prévu cela depuis fort longtemps, aussi cela n’arrive-t-il pas tout à fait contre Ma volonté, ni, dans un sens plus large et en toute rigueur, contre Mon ordonnance : mais par la suite, pareille chose ne devra se produire que très exceptionnellement, et seulement lorsque, toi ou quelqu’un de tes successeurs, vous y serez directement invités par Mon esprit.
5. Guérir des malades une fois, deux fois et même trois, faites-le tant que vous voudrez ; mais ne vous occupez plus de ressusciter ceux qui sont morts selon la chair !
Car vous commettez ainsi envers les âmes libérées de la chair une chose bien plus monstrueuse que ce que font le pire assassin et le pire bandit aux hommes qui ont encore leur temps à faire en ce monde.
6. On considère comme un très grand malheur, en ce monde, que quelqu’un soit tué ! Mais c’est un malheur mille fois plus grand, dans l’au-delà, quand une âme libre qui s’y trouvait déjà est contrainte de quelque manière de retourner dans son pesant et puant corps mortel ! C’est pourquoi vous ne ferez jamais aucun bien à un homme en le rappelant à la vie terrestre.
7. Il y a sans doute là-bas des âmes mauvaises, et même des âmes que l’on peut dire diaboliques. Et la vie de ces âmes dans l’au-delà est assurément dix mille fois pire que celle du mendiant le plus pauvre et le plus malheureux de cette terre.
Pourtant, parmi toutes ces âmes, dont le nombre, si l’on compte à la manière arabe, doit bien être à présent d’au moins dix mille millions, il n’en est pas une qui voudrait suivre à nouveau la voie de la chair. Et si même les plus infortunés veulent ne plus jamais revenir sur cette terre, que dire des bienheureux de l’au-delà ! Aussi, tenez-vous cela pour dit, et ne réveillez plus jamais les morts ! — As-tu compris cela aussi ? »
8. Rocledit : « Oui, Seigneur, je l’ai fort bien compris, et je ne saurai jamais assez Te remercier pour le remède extraordinaire que Tu apportes à notre dilemme ; en vérité, nous ne nous sommes à proprement parler jamais livrés à de véritables résurrections, puisque les nôtres n’étaient en fait que des supercheries bien cachées pour le bien de l’humanité affligée, du moins dans la mesure où nous étions capables jusque-là, avec notre entendement limité, de nous figurer ce bien !
Et, au fond, nous n’en tirions que bien peu de profit, puisque l’entretien de nos pépinières humaines et parfois l’achat d’enfants pour celles-ci nous ont toujours coûté beaucoup d’argent.
9. Les âmes humaines du grand au-delà n’ont assurément été aucunement dérangées par nos résurrections, aussi me semble-t-il que, si l’on fait abstraction de notre petite tromperie, nous n’avons dû guère faire de mal capable de troubler le royaume des âmes ; car ce n’est certes pas nous qui avons pu contraindre l’âme d’aucun mort à revenir en ce monde charnel ! »
10. Je dis : « Cela est vrai, sans doute ; mais vos manipulations ont pourtant eu de quoi troubler le monde des esprits. Car songe à l’enfant mort qui, lui, est bel et bien devenu un hôte de ce monde.
Et imagine le jour où ses parents aussi mourront à cette terre, et de même le faux enfant ; si les circonstances sont favorables, comme c’est généralement le cas dans l’au-delà, ils ne tarderont pas à se rencontrer.
11. Que penseront donc ces parents, dans l’autre monde, de votre façon de réveiller les morts, quand ils auront eu la surprise d’y reconnaître avec éclat à la fois leur vrai enfant et le faux, qu’en ce monde ils tenaient sans conteste pour le vrai ? Songes-y un peu !
12. Car dans l’au-delà, toutes les choses de ce monde, même les plus secrètes, sont révélées jusque dans leurs moindres détails.
Tout ce qu’un homme a fait en ce inonde, quelque soin qu’il ait pris à se cacher, apparaît au grand jour et, comme on dit, lui tombe sur la tête, cela au vu et au su de millions d’autres ! Imagine-toi, faux thaumaturge, exposé à une telle révélation ! De quoi penses-tu avoir l’air alors, et quel effet crois-tu que cela te fera ?
13. Si déjà, en ce monde où leurs perceptions sont si limitées, les hommes sont fort capables de reconnaître le scandale, de le juger, de le condamner et enfin de le châtier d’importance,
ce pour quoi, à dire vrai, il leur manque encore bien souvent la force intérieure de vérité nécessaire, comment ne le reconnaîtraient-ils pas bien davantage dans l’autre monde, où la vérité et sa force invincible règne en maître incontesté de toute chose !
14. Parmi les petits oiseaux de proie, il en existe un que l’on nomme coucou, d’après son chant. Par instinct, cet oiseau est naturellement paresseux pour couver ses œufs. C’est pourquoi, chaque fois qu’il le peut, il les pond dans les nids de divers autres oiseaux, n’épargnant pas même ceux des moineaux.
Mais quand ces pauvres petits oiseaux voient qu’en place de leurs petits ne naissent que des coucous, eux qui ne sont pourtant pas doués de raison les considèrent avec étonnement ; peu à peu, ils s’éloignent de plus en plus de leur nid, et, par la suite, chaque fois qu’il entendent le cri d’un coucou, ils s’attroupent pour le pourchasser et le harceler de toutes les manières possibles.
15. Si même des animaux non doués de raison se vengent par pure intelligence instinctive de celui qui les a trompés, à plus forte raison faut-il s’attendre à cela avec les hommes doués de raison, et encore bien davantage avec les esprits, qui, eux, ne peuvent plus du tout être trompés, parce que leur jugement et leur entendement sont devenus bien trop lucides ! » GEJ5 CH136 untitled (retour-du-christ.fr)