1. (Le Seigneur 🙂 « Ce soir, vers minuit, nous aurons à soutenir une véritable guerre ! Car, notre Zinka n’ayant plus donné de ses nouvelles, une seconde mission est partie hier de Jérusalem — envoyée par qui, vous le devinez sans peine !
Venue par bateau, elle a été informée par des pêcheurs qui vous connaissaient que nous étions entrés dans cette baie aujourd’hui vers midi. De nuit, il leur sera certes difficile de se diriger dans la baie, mais, grâce à deux pêcheurs qui la connaissent et qu’ils ont bien payés, ils finiront pourtant par arriver ici.
Il y a parmi eux deux fieffés Pharisiens et un grand officier d’Hérode. Mais en attendant, n’en dites rien à ces pêcheurs, qui en concevraient une inquiétude tout à fait inutile, parce qu’ils ne nous connaissent pas encore pleinement et, à part eux, nous tiennent encore pour des magiciens d’une espèce extraordinaire.
2. Quant à nos nouveaux poursuivants, ils ne s’en tireront pas aussi bien que ceux que commandait Zinka !
Ceux-ci Me recherchent avec une ardeur particulière et une fureur qui n’existaient pas chez Zinka ; aussi leur entreprise leur coûtera-t-elle fort cher !
Car des diables consommés ne doivent pas être traités de la même manière que des hommes fourvoyés et envers qui on a usé de contrainte !
Pour une fois, vous verrez aujourd’hui en Moi un juge impitoyable en qui, pour un instant, ne demeurera plus aucun amour ! Mais plus un mot là-dessus, car nos hôtes apportent le souper, fort bien préparé ! »
3. Arrivant avec la corbeille du repas, Aziona dit : « Chers amis divins, tout serait pour le mieux si nous avions une table, des bancs et de la lumière — et il commence à faire bien nuit ! »
4. Je dis : « Aucune importance ! Des magiciens tels que nous ne sont jamais embarrassés de telles choses. Nous n’avons qu’à dire : “Table, bancs, lumière, venez !”, et tout est là pour notre plus grande commodité ! »
5. Aussitôt, une grande table allongée fut là, toute dressée et entourée de bancs solides, avec dessus une grosse lampe à naphte brillant d’une si vive clarté qu’un grand cercle alentour en était illuminé presque comme en plein jour. De frayeur et d’émerveillement, Aziona et Hiram manquèrent laisser tomber la corbeille, mais, se ressaisissant bien vite, la posèrent sur la table merveilleuse, bien qu’encore avec quelque précaution.
6. Hiram, qui considérait tantôt Moi-même, tantôt Jean avec des yeux émerveillés et pourtant fort inquisiteurs, répétait comme pour lui-même : « J’aimerais pourtant bien savoir lequel de ces deux-là est le véritable maître de cette compagnie!», puis il dit enfin à voix haute : « En vérité, si cela est encore de la magie, cela vaudrait à soi seul dix mille livres d’or pur à Alexandrie!»
7. Judas l’Iscariote, ne pouvant plus se contenir, dit d’une voix audible : « Oh, si je savais faire cela, je ne resterais pas une heure de plus dans cette stupide Terre promise où l’on ne cesse de poursuivre les gens ! »
8. Cette fois, ce fut Jacques qui lui donna une bourrade en lui rappelant Mon avertissement précédent. Sur quoi il se tut et ne dit plus mot.
9. Cependant, Aziona appelait les siens et leur montrait le nouveau prodige, et son épouse s’écria : « Ah, il faut qu’ils soient des dieux et non des magiciens, car c’est une chose parfaitement inouïe !»
10. Aziona dit : « Tu pourrais bien avoir raison ; mais la question est de savoir si les nobles dieux de l’Olympe se contenteront de nos poissons ! »
11. L’épouse, qui était une Grecque d’Athènes, donc encore une païenne convaincue, dit : « Oh, j’ai bien souvent entendu des histoires semblables à propos des grands dieux !
Car ce n’est que dans leurs cieux qu’ils aiment le faste, et sur terre, ils vont toujours vers les plus humbles et se satisfont de la plus frugale des nourritures. Mais oui, mon cher mari, cela est sûr et certain ! »
12. Aziona dit : « Eh bien, eh bien, il doit en être ainsi ! Mais puisque tout est bien à présent, retournez dans la hutte et apportez tout ce qu’il faut ! » GEJ5 CH192 untitled (retour-du-christ.fr)
