1. (Le Seigneur 🙂 « En toute chose, si vous voulez bien être un peu attentifs, vous pouvez remarquer trois aspects distincts : le premier, celui qui frappe le regard, est bien sûr la forme extérieure, sans laquelle aucune chose, aucun objet ne pourrait être pensé ni avoir d’existence réelle.
Ensuite, le deuxième aspect est à l’évidence le contenu des choses et des objets : sans lui, elles n’existeraient pas davantage et n’auraient pas non plus de forme extérieure. Mais quel est le troisième aspect, tout aussi nécessaire à la réalité d’une chose que les deux premiers ?
C’est une force interne inhérente à toute chose, qui fait en quelque sorte tenir ensemble son contenu et constitue son essence proprement dite.
Et, parce qu’elle fait le contenu et par suite également la forme extérieure des choses, cette force est l’essence fondamentale de toute existence quelle qu’elle soit, et, sans elle, les êtres et les choses ne serait pas plus concevables que s’ils n’avaient ni contenu, ni forme extérieure.
2. Vous voyez maintenant que ces trois aspects peuvent fort bien être distingués, car la forme n’est pas le contenu, et le contenu n’est pas la force qui le conditionne. Et pourtant, ces trois éléments ne font qu’un ; car s’il n’y avait pas de force, il n’y aurait pas de contenu, et donc à coup sûr pas de forme.
3. Revenons à notre âme : pour exister d’une manière certaine et définie, elle doit avoir une forme extérieure, celle d’un être humain. La forme extérieure est donc ce que nous appelons le corps ou la chair, qu’ils soient encore matériels ou d’une substance déjà plus spirituelle.
4. Mais si l’âme, donc l’homme, existe selon la forme, elle doit avoir aussi un contenu correspondant à cette forme extérieure.
Ce contenu, le corps intérieur de l’âme, est son être propre, donc l’âme elle-même. 5. Mais si tout cela existe, la force à l’origine de l’âme tout entière existe aussi, et c’est l’esprit, qui est finalement tout, puisque, sans lui, il ne saurait y avoir de substance, et sans celle-ci, pas de corps et donc pas de forme extérieure.
6. Pourtant, quoique ces trois personnes bien distinctes ne forment en somme qu’un seul être, il faut bien que l’on puisse les nommer et les connaître séparément.
7. Dans l’esprit ou essence éternelle demeure l’amour, force à l’origine de tout, intelligence suprême et volonté la plus ferme : tout cela ensemble crée la substance de l’âme et lui donne sa forme, l’essence du corps.
8. Une fois que l’âme, c’est-à-dire l’homme, existe selon la volonté et l’intelligence de l’esprit, celui-ci se retire au plus profond de l’âme et, selon la volonté et l’intelligence qui sont en lui, confère à celle-ci une volonté libre qui est comme détachée de lui et une intelligence libre en quelque sorte autonome,
que l’âme s’assimile tant à travers ses perceptions extérieures que par une prise de conscience intérieure, et qu’elle perfectionne de telle sorte que cette intelligence perfectionnée semblera être son œuvre.
9. Et c’est précisément grâce à cet état de choses nécessaire où l’âme se sent comme séparée de son esprit qu’elle devient capable de recevoir une révélation, aussi bien extérieure qu’intérieure.
Si elle la reçoit, l’accepte et s’y conforme, elle commence à s’unir avec son esprit, qui fait alors passer en elle sa liberté sans limites,
tant pour ce qui est de l’intelligence et de la liberté de volonté qui résulte de cette intelligence lucide, qu’en ce qui concerne le pouvoir de mettre en œuvre tout ce qu’elle comprend et veut.
10. Vous comprendrez donc là encore que l’âme, bien qu’étant la pensée de l’esprit transmuée en substance vivante, donc au fond l’esprit lui-même, puisse malgré tout, d’une certaine manière, être considérée comme une chose distincte issue de l’esprit, sans pour autant être autre que l’esprit lui-même.
11. Enfin, l’expérience quotidienne vous montre que l’âme, en tant qu’individu, est aussi revêtue d’un corps extérieur qui apparaît en quelque sorte comme troisième personne.
Le corps sert l’âme en tant qu’elle est la manifestation extérieure de l’esprit en elle, et son but est de tourner vers l’extérieur l’intelligence et la volonté de l’âme et de leur fixer des limites, et ensuite seulement de chercher et à coup sûr de découvrir l’aspect illimité de l’intelligence, de la volonté et de la force véritable qui est en celle-ci, pour devenir par-là, en union avec l’esprit qui demeure le seul être véritable de l’homme, un tout unifié parfaitement individualisé et autonome, infiniment glorieux.
12. Après cette explication essentielle qui, Je l’espère, vous a bien fait comprendre qu’en tout homme, et, à des degrés moindres, en toute chose, il y a d’une certaine manière trois aspects distincts, nous pouvons passer à la trinité de l’essence même de Dieu,
et vous comprendrez clairement pourquoi, à cause de cette vérité supérieure profonde, J’ai dû vous commander de baptiser, c’est-à-dire de fortifier, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ceux qui croient en Moi et ont embrassé Ma doctrine dans la pratique.
13. Écoutez donc bien, cette fois encore, ce que Je vais vous dire afin que Mon explication soit véritablement complète.
14. Voici : dans les écrits des Prophètes, comme vous le savez désormais tous fort bien, il est dit que Moi, Jésus, le Christ – également appelé Fils de l’homme -, Je suis le vrai Dieu, bien qu’Il soit désigné sous d’autres noms tels que Père, Fils et Esprit, Et pourtant, Dieu dans Sa gloire est une personne unique sous une forme humaine très parfaite.
15. De même que, comme vous le savez à présent, l’âme, son corps extérieur et son esprit ne forment qu’un seul être, ou, d’une certaine manière, une seule substance individuelle, tout en demeurant parfaitement distincts,
ainsi le Père, le Fils et l’Esprit sont unis, comme l’enseignent clairement lesdits écrits des patriarches et des prophètes.
16. David a dit un jour que son âme, son esprit et son corps seraient trouvés sans péché devant Dieu. Mais si ce sont bien là les paroles de ce sage roi des temps anciens, ne peut-on se demander aussi : comment cela se fait-il ?
L’homme consiste-t-il donc en trois personnes, en trois hommes ? Mais si cela n’est déjà pas possible pour l’homme, dont on sent pourtant bien que sa division en trois aspects est nécessaire pour les besoins de sa formation et de son accomplissement, comment Dieu, l’Être unique parfait de toute éternité, pourrait-Il Se diviser en trois personnes distinctes, voire trois divinités ? GEJ8 CH25 Chapitre premier (retour-du-christ.fr)

