Les Esséniens dans l’embarras

 1. Rocle dit : « Ô Seigneur, personne, peut-être, ne souhaite plus que moi demeurer encore près de Toi ! Tout ce qui vient de Toi est pour mon cœur un bonheur et une félicité suprêmes ! Je brûle du désir d’en apprendre davantage de Toi — peut-être même cela a-t-il trait à la régénération de notre institut ? »

2. Je dis : « Tu as bien deviné, ami ! Il y a là encore bien des choses qui te donneront fort à réfléchir dans ta tâche, et à propos desquelles vous pourriez être en désaccord entre vous ; aussi est-il bon que Je te donne Moi-même quelques conseils à ce sujet.

3. Tout d’abord, Je te donne provisoirement l’assurance que Mon serviteur Raphaël viendra parfois te voir afin de vous assister en paroles et en actes.

Le reste de son temps est déjà très précisément assigné, et il sait tout ce qu’il a à faire et où il doit être à chaque instant pendant le temps de Mon séjour sur cette terre. Cette assurance que Je te donne ne vaut donc que pour les cas les plus exceptionnels qui risquent de survenir pendant la période de régénération de votre institut.

4. Quant à ce que tu auras à faire toi-même, cela tient dans les quelques brefs conseils que Je vais te donner à l’instant.

Votre établissement de résurrection des morts, fort astucieusement organisé, est encore pour le moment tel qu’il a existé jusqu’ici ; de plus, il s’y trouve actuellement cent sept enfants de trois à quatorze ans, les filles étant pour un peu plus de la moitié.

Vous êtes dans un grand embarras, car, entre tous vos établissements, vous disposez à peine de vingt sosies, aussi avez-vous dépêché dans toutes les parties du monde des messagers qui doivent acheter à n’importe quel prix des enfants semblables aux portraits peints dont ils sont munis.

Mais ces messagers ont fait de mauvaises affaires : chaque fois qu’ils trouvent un enfant ressemblant, on ne veut le leur vendre à aucun prix, et, bien sûr, ils ne peuvent prendre ceux qui ne sont pas ressemblants. — Que dis-tu de cette nouvelle ? »

5. À ces mots, Rocle se gratte furieusement l’oreille et dit : « Ah, Seigneur, s’il en est ainsi — et je le conçois sans peine —, notre institut est en bien mauvaise posture !

C’était assurément une grande folie, à laquelle je me suis d’ailleurs opposé, que d’accepter en une seule fois tous ces enfants morts ; mais notre principal responsable — en ce qui concerne la résurrection des enfants — m’a donné l’assurance que tout se passerait bien. Seulement, l’affaire a bien vite pris une autre tournure !

À peine vingt sosies ; mais les autres ?! Nous pourrions aussi bien les chercher avec la lanterne de ce cynique qui, jadis, chercha ainsi un homme en plein jour !

6. Notre responsable a bien sûr aussitôt envoyé de tous côtés des messagers bien dotés ; mais si les choses sont comme Tu le dis, nous sommes perdus, nous et notre institut,

et, dans notre grand embarras, il nous faudra être la risée de ces Pharisiens envieux et jaloux, d’autant que, comme je le sais pertinemment, il y a là cette fois plusieurs enfants de Pharisiens, assurément confiés par ces jaloux dans le seul but de nous éprouver !

7. Hélas, hélas, l’affaire est vraiment grave, et elle peut très sérieusement contrarier la ferme résolution que je viens de prendre de ne plus agir désormais qu’en Ton nom ! Y a-t-il quelque solution raisonnable ? Tout cela me dépasse !

Bien sûr, ô Seigneur, Tu pourrais, Toi, nous sortir de ce dilemme, si telle était Ta sainte volonté, et Tu pourrais sans doute d’autant mieux le faire que, du moins en ce qui nous concerne, nous n’avons jamais eu sciemment l’intention, avec cet institut, de faire quoi que ce soit de mal.

8. Tu ne peux pourtant pas, ô Seigneur, Toi qui es un Dieu et un Maître plein d’amour, nous reprocher une ignorance dont nous ne sommes pas responsables ?

Et même si Ton incommensurable sagesse devait trouver en nous des défauts dont nous soyons responsables, ce dont nous ne saurions nous défendre, Ton amour encore plus incommensurable possède assurément infiniment plus de puissance qu’il n’en faut pour les balayer !

Mes principaux compagnons et moi, nous mettons à présent tous nos espoirs en Toi et croyons fermement que Tu viendras à notre secours dans cet embarras considérable,

et pour cela, nous Te faisons l’ardente promesse que dorénavant, nous aurons toujours pour souci de maintenir en tout temps Ta sainte parole aussi pure que nous venons de l’entendre de Ta bouche, le cœur plein de gratitude ! »

9. Je dis : « Pourquoi considères-tu cela comme un si grand embarras, puisqu’il est parfaitement vrai que tu as reçu de Moi, de la manière la plus claire qui soit, l’entière assurance de Mon aide ?!

Ce que Je promets, Je le tiens, plus sûrement encore qu’il est certain que le soleil se lève chaque jour et éclaire toujours la moitié de la terre, qu’il y fasse beau ou que les nuages et les brumes couvrent sa surface ! — Quand les cent sept enfants devaient-ils retourner vivants chez leurs parents ? »

10. Rocle dit : « Seigneur, que dois-je, que puis-je Te répondre, sinon ceci : ô Seigneur, Tu connais parfaitement toute chose, et donc assurément nos folies aussi ! »

11. Je dis : « Oui, c’est là une fort bonne réponse ! Il est bien vrai que vous avez commis une grande folie en fixant un délai bien trop bref pour vos fausses résurrections ! Vous y avez certes été encouragés par quelques tentatives heureuses, et vous avez bien sûr appris par expérience que le délai le plus bref était non seulement le moins coûteux pour votre institut, mais aussi le plus favorable, parce que toute l’affaire y gagnait en merveilleux — en apparence seulement, s’entend !

12. Si vous aviez eu assez d’enfants ressemblants à votre disposition, la chose eût encore été possible à votre manière ; mais comme il vous manque précisément l’essentiel pour la réussite de votre subtile tromperie, on conçoit aisément votre immense embarras.

Pour cette fois, Je pourrais sans doute vous en tirer facilement ; mais ce serait alors vous aider à tromper, et cela est donc malgré tout impossible, si chers que vous Me soyez tous à présent ! Il faut donc que cette affaire se résolve d’une tout autre manière ! » GEJ5 CH135  untitled (retour-du-christ.fr)

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