(18 mars 1843)
1. A l’écoute des paroles du Dragon, les sept messagers, à l’exception d’Hénoc, se sentirent pris de vertige, au point qu’ils furent incapables de proférer un seul son.
2. Vu qu’Hénoc remarqua aussitôt leur désarroi, il demanda à Kiséhel ce qui l’avait pareillement impressionné dans le discours du Dragon.
3. Alors Kiséhel lui répondit à voix haute : “C’est toi qui m’interroges, toi qui es le seul grand-prêtre béni par le Seigneur ?
Vois, il serait plutôt indiqué que ce soit moi qui te demande ce que tu en penses ! Je t’ai donc posé une question et te prie d’y répondre, s’il t’est possible de le faire sur certains points !
4. La chose est de la plus grande importance ! C’est pourquoi je ne manquerai pas de te faire les objections qui pourraient s’imposer ici et là et que tu auras à réfuter ; car nous avons tous besoin d’une puissante lumière à ce sujet, si nous ne voulons pas être les victimes d’une mort destructrice !
Parle donc, frère Hénoc, et dis-nous ce que tu as à répliquer de valable à ce discours du Dragon ; montre-moi ce que nous devons vraiment tenir de ses paroles !”
5. Hénoc répondit à Kiséhel : “Écoute, frère ! Celui qui ne remarque pas au premier coup d’œil ce qu’il faut tenir de ce discours du Dragon doit être encore passablement aveugle ! Quel usage fais-tu de la grâce de notre très saint Père pour que tu puisses me poser une telle question ?
6. On pourrait sérieusement croire que ces propos des plus mensongers venant de l’ennemi juré du Seigneur t’aient vraiment impressionné !
7. N’as-tu pas remarqué comme il a sauté d’un extrême à l’autre et s’est grandement contredit ?
8. Ne m’a-t-il pas prié de le détruire ? Et pour finir, il s’est paré d’une telle puissance qu’on aurait pu croire que l’existence de Dieu Lui-même dépendait de la sienne !
9. N’a-t-il pas prétendu être constamment pourchassé par le Seigneur d’une façon impitoyable et injuste, ainsi que châtié sans pitié ? Et finalement, il se mit lui-même dans une grande colère et affirma qu’il allait punir le Seigneur comme un vieux malfaiteur !
10. Ne s’est-il pas attribué d’un côté une puissance supra-divine ? Et de l’autre, il se laisse capturer par des êtres éphémères nouvellement créés, et ce dans l’infini tout entier, devant se contenter de cette forme misérable ?
11. N’a t-il pas dit que la Divinité ne S’est aperçue que maintenant qu’il est des plus dangereux pour Elle sous cette forme ?
Par conséquent, cette forme doit être pour lui, le plus grand ennemi de Dieu, la plus avantageuse qui soit ! Mais ne l’a-t-il pas qualifiée de misérable !
12. Dans ce cas, il faut bien qu’il considère la forme de Dieu comme étant la plus parfaite, puisqu’il trouve la sienne pitoyable ; mais quelques instants plus tard, il la juge incomparable, vu qu’elle lui permet de représenter un très grand danger aux yeux de Dieu, son ennemi !
13. Une fois, il considère l’ensemble de la merveilleuse Création comme le résultat d’une sorte de jeu des pensées capricieuses et sans continuité de la Divinité dont nous faisons partie ;
peu après, il avoue que notre force de vie est tout de même une très petite partie de la véritable Entité divine, partie qui pourrait même être préservée de l’anéantissement – à condition de suivre ses conseils – sans toutefois y gagner quoi que ce soit !
14. Vois à quel point tout ceci représente d’aveuglantes contradictions ! Comment est-ce possible que toi, en ta qualité de messager du Seigneur, qui fus hautement éveillé, tu ne t’en sois pas aperçu dès le premier instant ?
15. Pourquoi ce grand menteur s’est-il si vite caché ? S’il avait parlé selon la vérité, il n’aurait vraiment pas eu besoin de le faire ; mais vu qu’il sentait déjà les effluves du plat qui allait lui être présenté, il s’enfuit à toute vitesse devant nous, afin de ne pas avoir à me rendre des comptes.
16. C’est bien là sa façon mensongère d’agir qui nous est familière, celle qu’il utilisa afin d’échapper à Adam et pour le faire ensuite tomber par deux fois, la première lors de l’acte de procréation non béni, et l’autre lors de la profanation du jour du Seigneur !
Et tu peux encore me questionner comme si ce vieux menteur et scélérat était de bonne foi ?
17. O malheur à vous, hauteurs saintes du Seigneur ! Si vos enfants croient si facilement les paroles trompeuses du Dragon, vous allez une fois de plus devoir rougir de honte devant les profondeurs, foncer sur elles comme un vautour et les corrompre jusque dans leurs fondements.
18. Oui, les enfants de Dieu attireront le jugement sur eux, alors que les enfants du monde pourraient rester fidèles jusqu’à la fin !
19. Si nous autres, qui devrions être le soutien du monde, commençons à chanceler, que lui arrivera-t-il ?
20. Je vous le dis, mes chers frères : bienheureux est celui qui résiste à la tentation ; car ce n’est qu’après l’avoir éprouvée qu’il découvrira le véritable but de la vie, ce but que notre Père saint et aimant nous a promis d’atteindre un jour si nous L’aimons vraiment de tout notre cœur.
21. Toutefois, ne va surtout pas croire que le Seigneur ait voulu nous tenter maintenant, car notre bon Père ne tente personne pour qu’il se tourne vers le mal ;
et Il n’a pas besoin de tenter qui que ce soit. Mais Il a vu en toi une sombre attraction venant d’en bas et a permis que celle-ci sorte de toi ; tu as dû alors la contempler et juger toi-même si ce désir avait encore toute sa force.
22. Mais tu as encore montré une attirance envers lui, laquelle ta poussé à croire le Dragon ; sache que si quelqu’un a fait preuve de désir envers ce qui est faux, il a aussi pris ce qui est faux en lui en même temps,
et ceci est la graine du péché ! Et lorsque le péché a atteint sa maturité, il donne aussitôt naissance à la mort, laquelle se trouve en lui.
23. C’est pourquoi, gardez-vous de l’erreur, chers frères ! Car dons et bienfaits ne peuvent venir que du Père de toute lumière et de toute Vie ! Vous ne trouverez jamais ni altération ni changement en Lui ; Il est tel qu’il était de toute éternité.
24. Selon Son amour et Sa volonté, Il nous a engendrés en tant que premiers-nés de Son Entité par la force de Sa Parole éternelle qui est vérité ; par conséquent, nous sommes Ses premiers-nés et non pas des milliardièmes de Son tout, selon les dires mensongers du Dragon. Et c’est le Père qui nous a révélé cela.
25. Je suis d’avis que notre Père plein de bonté et de sainteté mérite davantage notre foi que le Dragon mensonger ; n’en est-il pas ainsi ? –
C’est pourquoi, poursuivons notre chemin ! Amen.” MD2 CH275 MD2.pdf (retour-du-christ.fr)
