1. Jean dit : « Voyez : comme ceci ! »
2. Et Jean prononça simplement ces mots : « Que le bois s’enflamme sur ce foyer et dans les autres huttes ! », et à l’instant, tous les feux se mirent à flamber clair dans les huttes.
3. Emerveillés, les deux amis levèrent les bras au ciel en s’écriant : « Ah, seul un dieu peut faire cela ! Nous avons certes déjà vu des magiciens allumer un feu en se frottant les mains, mais par la seule parole, jamais !
Il t’eût fallu avoir avec toi quelque poudre secrète et la répandre sur le bois avec une prestesse véritablement magique, chose que ni moi ni aucun autre ici n’avons remarqué, et cette poudre aurait dû s’enflammer presque aussitôt après avoir touché le bois ; les anciens Égyptiens possédaient-ils donc une telle poudre ? Sinon, c’est là un pur miracle tout à fait inexplicable ! »
4. Jean dit : « C’est encore cette poudre qui expliquerait le mieux la chose d’une manière naturelle ; mais, comme vous pourrez vous en convaincre à l’instant, j’ai pris la liberté, pendant que j’y étais, de porter remède au même besoin dans toutes les huttes — aussi sera-t-il sans doute bien difficile d’expliquer cela par cette certaine poudre égyptienne ! »
5. À peine Jean avait-il dit cela que les voisins accoururent, mi-effrayés, mi-joyeux, et racontèrent en hâte ce qui venait de se passer dans leurs huttes.
6. Mais Aziona les apaisa en disant : « Rentrez tranquillement chez vous, car nous savons déjà ce qui vous est arrivé ! »
7. À ces mots, ceux qui apportaient cette nouvelle rentrèrent dans leurs maisons préparer leur maigre repas.
8. Cependant, Hiram disait : « Eh bien, mes chers et merveilleux amis, je dois moi aussi rentrer chez moi pour un bref moment, afin de manger sans sel ni autres épices mon poisson, qui est à coup sûr déjà cuit ; mais je reviendrai aussitôt après me remettre à votre service ! »
9. Jean dit : « Demeure plutôt et sois notre invité, avec Aziona et les siens. »
10. Hiram dit : « Très noble ami, ce serait vraiment trop accepter de votre bonté, qui me paraît toujours plus inconcevable !
Mais je dois m’occuper de votre gîte, aussi faut-il bien que je rentre au moins un moment chez moi afin d’y arranger une couche convenable, ne serait-ce que pour un seul d’entre vous, puisque j’ai si peu de place ! »
11. Jean dit : « Ce n’est pas nécessaire non plus, car notre vaisseau est déjà installé pour cela, et nous pouvons fort bien y passer la nuit ; peut-être même, selon notre habitude, la passerons-nous dehors, sur l’herbe et sous cet arbre ; aussi n’as-tu besoin de te soucier de rien. »
12. Hiram dit : « Ah, s’il en est ainsi, je reste ici, bien sûr ! Mais il y a dans cette contrée une chose un peu désagréable, surtout la nuit, et c’est la grande abondance de moustiques fort fâcheux et d’autres insectes volants ; de plus, il y a ici quantité de vipères qui, la nuit, sortent de leurs trous et viennent souvent nous importuner.
Il y a bien sûr aussi quantité de cigognes et de grues qui viennent ici en bandes faire de bons repas ; mais la vermine se multiple pourtant à vue d’œil, au point que, chaque soir, il y aurait encore de quoi nourrir dix fois autant de cigognes et de grues.
C’est pourquoi il n’est jamais très agréable de passer la nuit dehors en ces lieux, et vous feriez mieux, selon moi, de la passer sur le bateau, où, du moins à l’intérieur, l’on n’a pas à s’inquiéter des insectes et encore moins des vipères ! »
13. Jean dit : « Ne vous faites aucun souci pour tout cela ; car dorénavant, et dès aujourd’hui, ni les uns ni les autres ne vous importuneront plus jamais ! »
14. À ces mots, Jean, quittant la hutte, revint vers nous et voulut Me conter ce qui s’était passé.
15. Mais Je le louai en disant : « Tout ce qui est arrivé à ces gens est dans Mon ordonnance ! Mais J’ai maintenant autre chose à vous dire. » GEJ5 CH191 untitled (retour-du-christ.fr)
