L’amour seul est le maître de mon cœur. Je t’aime vraiment, c’est pourquoi je ne te demande pas de te sacrifier et suis prêt à me sacrifier moi-même puisqu’il s’agit de ton bonheur: je te laisse donc entièrement libre.
Agis comme bon te semble; mon amour et mon amitié te restent acquis. Car si je te forçais la main, ce ne serait que moi que j’aimerais en toi et je ferais de toi une esclave. Mais ce n’est pas moi que j’aime: c’est toi que j’aime en moi.
Je te donne donc toute latitude pour saisir ce que tu crois pouvoir contribuer à ton bonheur.
6- Voyez, à travers ce langage on perçoit le rayonnement du citoyen céleste. Et celui qui est capable de s’exprimer ainsi du fond du cœur est déjà dépourvu de toute polarité d’un enfer quelconque.
7- Celui qui est capable d’une telle abnégation sur ce point particulièrement sensible se sacrifiera d’autant plus aisément en d’autres circonstances n’impliquant pas directement le cœur.
Quant à celui qui s’adonne aussitôt à la jalousie et rompt ses relations avec l’être aimé, le maudissant dans sa colère et son ressentiment, et éprouvant les mêmes sentiments à l’égard de son rival, il agit du fond de l’enfer qui forme en lui la polarité prédominante.
8- La règle pour l’homme céleste est la suivante: celui qui s’aperçoit que l’objet de son amour est également celui de son prochain, doit se retirer et ne pas mettre obstacle à la réalisation de l’amour de ce dernier, car il est plus profitable, en toute circonstance, de perdre sur le plan terrestre, que de gagner quelque chose par la lutte, si minime soit elle.