(Luc 4, 20)
(le 26 février 1844)
4. Jésus lut le prophète dans une synagogue en étant debout devant l’assemblée. Qu’indique donc ceci ?
5. La “synagogue” est le monde. Le Seigneur, qui ici lit à haute voix le prophète en étant debout, indique que Lui, toujours en veillant et en surveillant toutes les circonstances et tout ce qui est caché, ne donne pas Sa Parole au monde en clair, mais la donne voilée, couverte par le sens naturel. En effet le “prophète” indique ce qui est caché dans le naturel ; et le Seigneur montre que tout ce qui est ainsi caché ne peut se trouver révélé et ne peut nullement être accompli autrement qu’en Lui‑Même !
6. Lorsque le Seigneur eut lu le Livre, alors Il le roula et le donna au serviteur ; mais Lui s’assit, et les yeux et les oreilles de tous étaient tournés vers Lui. Que veut dire ceci ?
7. “Le Seigneur roule le Livre” indique qu’Il cache le sens spirituel de la Parole même pour le monde à venir. “Il donne ensuite le Livre roulé au serviteur de la synagogue” veut dire qu’Il donne la sagesse cachée à celui qui travaille dans Son temple, lequel temple pour le futur est le cœur de l’homme.
8. Ensuite le Seigneur se met au repos, et les yeux et les oreilles de tous sont tournés vers Lui. Cet acte préfigure et correspond à l’état qu’on trouve chez les hommes dans le monde depuis l’Ascension jusqu’au temps actuel, où le Seigneur, pour le monde extérieur, se repose aussi comme après un travail.
9. Les yeux et les oreilles de beaucoup sont tournés vers Lui ; mais Il se tait et se laisse voir avec les yeux de la foi seulement, non pas comme en activité corporellement, mais plutôt comme Se reposant patiemment dans Son Sanctuaire. Pourquoi donc ? Parce que les hommes tournent vers Lui seulement les yeux et les oreilles, c’est-à-dire leur envie de savoir, mais pas leur cœur.
10. Mais le Seigneur prononce quand même quelques mots, puisqu’Il dit : « C’est maintenant que s’accomplit devant vos yeux ce qu’a dit le prophète ». – Vous voyez, ceci est maintenant aussi votre cas, car après un long repos, Mon Esprit est venu aussi sur vous, et parce que vous l’avez cherché, Il vous a révélé le Livre roulé qui avait été conservé de tous temps, mais non révélé, par les serviteurs dans leurs chambres.
11. Ces serviteurs, dans le sens naturel, sont semblables à celui auquel fut rendu le Livre roulé dans la synagogue. Avec eux sont entendus tous ceux qui, dans une quelconque église, sont connus sous le nom de “prêtres”. Ces serviteurs ne recevront pas le Livre révélé tant qu’ils seront des serviteurs de la synagogue.
12. Mais chaque homme, s’il est un juste serviteur de la vraie nouvelle synagogue de son cœur, reçoit tout d’abord aussi le livre roulé et non révélé. Mais si dans ce temple il est un serviteur fidèle et qu’il le balaye et le nettoie et qu’il estime le Rouleau sacré, alors le Seigneur vient et s’assied dans cette synagogue, et il y aura le repos et la paix dans cette synagogue. Et si alors de toutes les parties de son cœur l’homme tourne les yeux et les oreilles vers le Seigneur, voilà que le Seigneur dira aussi : « Maintenant l’Esprit du Seigneur est sur toi, et est révélé et accompli le Rouleau sacré dans ta synagogue vivante ! »
13. Vous voyez, cela est le sens très clair de ce texte bien que très peu apparent.
14. Je vous le dis : Quelqu’un aura beau se mettre en peine et enquêter autant qu’il le veut pour trouver le sens caché de ce Rouleau ; il pourra questionner tous les hommes, tous les esprits et les anges, et toutefois il n’obtiendra rien, car Moi seul Je suis la Porte !
15. À quoi sert-il à l’homme de se demander : « Est-ce que j’ai une vie éternelle en moi ? » et d’obtenir cette réponse : « La vie éternelle est pour moi une énigme, un doute; d’elle je n’ai rien en moi, sauf le désir ! »
16. Question : À qui cette consolation peut-elle suffire? N’est-elle pas équivalente à cette philosophie avec laquelle le savant du monde se console ainsi : S’il y a une suite de mon moi pensant, je gagne, et s’il n’y a pas de suite, je gagne aussi ; en effet si l’on n’existe pas, il n’y a plus de différence entre le plus et le moins.
17. Mais Je demande de nouveau : À qui une telle consolation peut-elle suffire, quand on connaît la valeur de la vie ? Peut-il être indifférent au vivant, d’être ou de ne pas être ? Mais comment un homme qui existe peut-il d’ailleurs vanter la non-existence, dès l’instant qu’il lui est impossible de savoir comment est fait l’état de non‑être ?
18. Mais de ceci chacun peut facilement voir combien doit être aveugle un tel chercheur quand, au milieu d’un être infini, dans lequel il ne peut y avoir de néant, il se console finalement avec un non‑être entièrement impossible.
19. Croyez-vous que dans Mon Être infini soit possible quelque anéantissement ou qu’il y aurait une place pour le néant ?
20. Déjà dans le monde naturel, la limite jusqu’où arrive votre œil dans les profondeurs de Ma Création, vous montre très nettement au contraire qu’il n’y a aucun point où il n’y a rien ; car là vous voyez les corps célestes et le grand espace libre, et ce grand espace est rempli avec l’éther de lumière et avec des forces agissant en tout sens, provenant de Moi ! Question : Cela est-il rien ?
21. Je n’ai pas besoin d’en dire davantage pour montrer la sottise d’un tel raisonnement. Mais Je veux tout de suite ajouter pour chacun la bonne façon de tester s’il y a quelque part un néant, et Je dis :
22. Vole avec tes pensées à travers les espaces infinis ! Là où tu trouveras un espace dans lequel ta pensée ne peut pas pénétrer, là tu pourras chercher ce néant. Mais que ce travail jamais ne te réussira, tu peux en être sûr. Car là où arrive la pensée, là il y a de l’être, et où y a-t-il un endroit où la pensée n’arrive pas ? Je ne connais pas cet endroit là, et ainsi sûrement le connaîtra encore moins un savant du monde.
23. Donc ne vous dispersez pas en vaines recherches et en sottes expériences, puisque cela ne vous apportera jamais de fruits ! Ne vous rendez pas inutilement difficile le chemin, qui est si facile, mais que chacun vienne à Moi et c’est ici qu’il rencontrera dans la plénitude ce que par d’autres voies il ne rejoindra jamais de toute éternité ; parce que Moi seul Je suis la Porte, toujours et éternellement ! Amen.