Si les prophéties ne furent guère prises au sérieux dans l’ancienne Alliance, si les Juifs eurent tant de mal à reconnaître en Jésus l’accomplissement de la promesse, dès le début de l’ère chrétienne l’Eglise institutionnelle fut bien en mal de savoir que faire des prophéties.
Selon la thèse communément admise par les diverses églises chrétiennes toute révélation cesse à la mort des apôtres qui furent les témoins directs du Christ. Refusant toute nouvelle révélation, l’Eglise se référa peu à peu à la tradition.
La Réforme du XVIe siècle fut un retour aux sources uniques des quatre évangiles dont l’étude critique n’en demeure pas moins nécessaire.Déjà en son temps le très célèbre abbé cistercien Joachim de Fiore (mort vers 1205) laisse entendre dans son commentaire de l’Apocalypse qu’un évangile éternel serait annoncé au début de l’âge spirituel qui précéderait le jugement dernier.
Ce texte de St Jean auquel se réfère Joachim de Fiore dit : «Et je vis un autre ange voler au milieu du ciel, ayant un évangile éternel à annoncer à tous les habitants de la terre et à toutes les nations, à toutes les races, les tribus, les langues et les peuples». (Apocalypse 14.6)
L’oeuvre d’un Jacob Bohme, d’un Swedenborg et plus près de nous de Jacob Lorber ne répondent-elles pas à cette attente ? Le Grand Evangile de Jean qui nous est ici transmis par Jacob Lorber et qui nous guide en toute vérité à travers le récit détaillé de tous les événements des trois années de ministère et de l’enseignement de Jésus correspondrait-il à l’accomplissement de la prophétie? «Le consolateur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous enseignera toute chose et vous rappellera tout ce que je vous ai dit» (Jean 14-26)
Cette nouvelle révélation, jamais en contradiction avec la révélation traditionnelle des quatre évangiles auxquels elle correspond parfaitement n’en est qu’un développement qui ne saurait paraître superflu lorsqu’on voit à travers cette oeuvre monumentale comme une lumière venue du ciel éclaircir toute choseAu printemps 1840, l’Opéra de Trieste offrit à Lorber le pupitre de chef d’orchestre.
Le matin du 15 mars 1840, à 6 heures du matin, au moment de se lever pour rédiger sa réponse affirmative à l’Opéra de Trieste qui lui ouvrait enfin les portes d’une carrière digne de tous ses talents, une voix intérieure lui intima avec clarté: «Lève-toi, prends ta plume et écris… » Lorber suivit cet appel mystérieux, prit sa plume et écrivit mot à mot ce qui lui était dicté de l’intérieur. Abandonnant tous ses intérêts personnels, il se consacra totalement jusqu’à sa mort à ce travail de scribe du Seigneur, rédigeant près de vingt cinq volumes.Ses nombreux manuscrits furent immédiatement la cible de l’Inquisition de l’Eglise. Il fallut les mettre en lieu sûr. Les moyens d’éditer l’oeuvre complète ne furent trouvés qu’après des décennies de peine et de patience.
Celui qui retient mes commandements et les garde, celui-là est celui qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.Jean 14-21
Le consolateur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toute chose et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.Jean 14-26