Satana demande au Seigneur de lui redonner un cœur afin de pouvoir aimer Dieu

 (19 avril 1843)

 1. Alors Satana s’adressa au Seigneur pour Lui demander : “Seigneur, comment puis-je m’adresser à Toi dans mon cœur ? Tu me l’as pris pour en faire Adam, sa femme et tous leurs descendants !

2. Vois : par conséquent, je ne possède plus de cœur, et il m’est impossible de Te prendre en lui ou de me tourner vers Toi à travers Lui ! Crée-moi un nouveau cœur et je ferai ce que Tu me demandes !

3. Aussi merveilleux que les fruits que je T’apporterais pourraient être : si Tu me prives de la semence de vie – puisque Tu ne me rends pas le cœur d’Adam, ce cœur qui seul est capable de me féconder, –

et que je me trouve entièrement sans vie, quels autres fruits puis-je bien attendre que ceux de la mort et du jugement qui m’échoiront plus tard et feront de moi la plus grande des prostituées ?

4. Il T’est facile de parler ; car Tu es le Seigneur et fais ce que Tu veux, n’as jamais besoin de demander quoi que ce soit et ne Te laisses conseiller par personne.

 5. Ce que Tu veux doit arriver immanquablement, et si quelqu’un désire quelque chose d’autre que Toi, Tu peux le faire périr, ou du moins le tenir captif par un jugement quelconque jusqu’à ce qu’il se soit laissé entièrement engloutir par Ta volonté ;

et cela correspond aux paroles que Tu viens de prononcer au sujet de ce qui est le plus petit et d’une simplicité sans éclat, les seuls attributs qui Te plairont dorénavant !

6. C’est pour Toi, le Seigneur, chose facile ; et qui peut bien changer Tes décisions ? Mais il en va tout à fait autrement avec moi, Ta première créature !

Celle-ci n’est pas un seigneur et ne possède aucune puissance en-dehors de celle que Tu veux bien lui donner – une puissance qui ne mène pas à grand-chose en elle-même et n’agit qu’à travers Toi, c’est-à-dire qu’il faut l’utiliser selon Ta volonté.

Et si cette créature en tire parti selon sa propre volonté, laquelle lui confère sa soi-disant liberté de choisir, elle commet un péché, se détourne de Toi et se voit immédiatement soumise dans chaque point au jugement que Tu as décrété !

7. Tu peux dire aisément à cette créature : “Juge-toi toi-même selon Ma volonté, et, de cette façon, tu échapperas à Mon jugement !” C’est tout à fait correct, car si quelqu’un se prend lui-même la vie, Tu n’as plus besoin de lui donner la mort d’une façon ou d’une autre.

8. Tu Te sens bien en tant que Dieu et Créateur éternellement invincible ; mais peux-Tu, en tant que Vie indestructible même, ressentir ce qu’une créature éprouve au moment de sa mort ?

9. Vois, cette créature souffre d’angoisse et de tourments terribles ; même au cours de sa vie qui est peut-être tout à fait satisfaisante, elle sent en elle une voix qui l’avertit en disant : “Tu te réjouis en vain de ta vie ; car bientôt viendra le temps où tu devras expier cette joie comme un sacrilège !”

10. Alors, la joie la plus modeste doit forcément s’éteindre, puisque la croyance, et non la vision d’une éventuelle vie future ne se laisse pressentir que faiblement ; et si cette croyance est tout de même assez tenace, alors la créature humaine doit tout d’abord périr à moitié pour obtenir une vie future hypothétique, et ce de la plus misérable façon, comme je l’ai souvent constaté dans les profondeurs.

11. Pourquoi les choses doivent-elles être telles, et non différentes ? – Parce que Tu es le Seigneur et peux faire ce que Tu veux, et parce qu’en Ta qualité de Dieu et de Créateur, il T’est impossible de ressentir véritablement ce que Tes créatures éprouvent lorsqu’elles doivent mourir pour obéir à Ta volonté.

12. Si au moins Tu les faisais disparaître sans souffrances, je n’aurais rien à objecter ; mais qu’en as-Tu de plus que Tes créatures doivent souffrir le martyre en paiement du don amer de leur vie jusqu’à ce qu’elles soient détruites pour plus de la moitié, et dans certaines circonstances qui Te déplaisent à Toi, le Seigneur toutpuissant, entièrement, ou même éternellement ?

13. Vois : dans tous ces exemples que je viens de citer, je n’ai pas de cœur et ne puis par conséquent me tourner vers Toi à travers lui ! C’est pourquoi, sois un peu accommodant, et je retrouverai le chemin vers Toi !

14. Mais dans ces conditions, jamais je ne pourrai T’aimer ; car d’un côté, Tu es pur amour, et de l’autre, un véritable tyran qui veut détruire toute chair dans la peur et les tourments les plus affreux, et ne veux donner la Vie qu’à l’esprit, alors que personne n’est capable de se représenter clairement comment cette Vie-là est constituée.

15. La chair est mon fruit ; si Tu la tues, comment devrais-je et pourrais-je T’aimer ?

16. C’est pourquoi, accepte de négocier, et alors je T’aimerai !”MD3 CH20  MD3.pdf (retour-du-christ.fr)

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