1. Me tournant vers Josoé, Je lui dis : « Que dis-tu de cette réponse pertinente de la très chère Jarah ? »
2. Josoé : « Ô Seigneur de toute vie, la très douce fillette n’est plus depuis longtemps déjà une fille terrestre ! La très merveilleuse Jarah est une lumière céleste personnifiée d’une dimension à côté de laquelle je suis à peine la plus petite étoile.
Certes, j’ai aussi, par Ta grâce, fait des expériences comme peu de mortels jusqu’ici, puisque, sans plaisanter, j’ai la perception d’avoir passé deux ans dans le monde des esprits alors que mon corps en putréfaction était dans la tombe et que, par Ta grâce et Ta miséricorde, je suis finalement revenu sur cette terre en toute conscience.
Mais j’avoue pourtant à haute voix me sentir à peine capable d’être le mauvais élève sans talent de cette fillette. Si elle veut me faire l’amitié de m’enseigner quoi que ce soit, je suis prêt à l’accepter avec la plus grande reconnaissance du monde ! »
3. Jarah : « Oui, mon très cher Josoé, tu es un fils de roi et moi la fille d’un Juif qui n’est qu’un aubergiste de Génézareth, et du point de vue du monde il serait très prétentieux et effronté à moi de m’approcher de toi, mais si de ta hauteur tu veux bien t’approcher de mon humble personne, tu trouveras grands ouverts mes deux bras et la porte de ma pauvre hutte ! »
À ces paroles très expressives, Josoé ouvre de grands yeux et ne sait guère que répondre à la fillette !
4. Mais Cyrénius dit à Josoé : « Vois-tu, mon Josoé, cela a tout l’air de vouloir dire que tu dois aller t’asseoir à côté de Jarah pour parler avec elle. Vas-y, fais-le, je serais moi-même très curieux d’entendre ce que vous allez vous dire. »
5. Josoé : « Ah ! La très chère et bonne Jarah n’a pas dit que je devais aller m’asseoir à côté d’elle, mais qu’il fallait lui parler pour autant que je puisse m’abaisser de la sorte, moi, fils de roi !
Ce qui prouve que Jarah ne me connaît guère, puisque premièrement je ne suis nullement fils de roi, et deuxièmement ma nature soi-disant si fière de sa naissance est aussi éloignée de ce sentiment-là que la terre du ciel.
Je n’estime que la vérité, je respecte profondément tout ce qui découle de la vérité et tout ce qui parachève cette vérité, c’est-à-dire le mystère de Dieu. Je l’invoque sans exiger qu’il me soit éclairci, ainsi qu’il convient à un ver de terre et à la poussière de cette terre !
6. En Dieu est la plénitude de la plus infinie sagesse, et en nous il n’y en a pas plus qu’un grain de poussière, tout ce que nous savons n’est qu’une construction vide et nous sommes incapables de trouver le chemin qui mène de alpha à bêta, et encore moins jusqu’à oméga !
Des myriades d’astres illuminent le ciel, qui les connaît ? Nous ne connaissons pas les deux plus grands astres et nous ignorons encore davantage ce que sont les plus petits qui sont innombrables, et pourtant la sagesse de Dieu y demeure comme la vue dans l’œil.
7. Ce que Dieu veut nous révéler, nous le savons et le connaissons, mais au-delà de cela s’étend pour l’âme humaine une nuit sainte, il est vrai, mais cependant infinie, et l’homme ne doit jamais vouloir tenter de faire la lumière sur cette nuit infinie et sacrée, car cette nuit l’engloutirait comme la mer où va s’engloutir le caillou lancé par quelque pétulant garçon !
8. Nous autres êtres humains, nous sommes des récipients auxquels n’a été conférée qu’une mesure précise. Si le récipient est plein, il ne peut être rempli encore.
Mais s’il est donné à l’homme une mesure plus grande, il peut alors beaucoup ajouter sans que cela déborde, comme c’est le cas maintenant !
9. Les hommes de cette terre ont des mesures très variables, la mienne visiblement fait partie des plus petites, tandis que la très chère Jarah est visiblement mieux pourvue que moi et je ne puis l’aborder en égal !
Mais si elle veut m’accorder de partager son superflu, je l’accepterai toujours avec infiniment de reconnaissance. Mais je ne puis aller m’asseoir à côté d’elle au bas de la table, car elle est d’une part plus sage que moi, et d’autre part je n’ai pas ses aptitudes ! » GEJ2 CH197 GEJ2.pdf (retour-du-christ.fr)

